Ne pas courir dans les escaliers

Ne pas courir dans les escaliers

Publié par Anne Guillemin

Journal du projet

Aujourd’hui, je viens me présenter et faire connaissance avec les classes, les élèves et leurs enseignants. Ayant pour site de travail les escaliers de leur école, la raison de ma présence surprend les enfants : « Ah bon, tu vas danser dans les escaliers ?! ». En effet, une maitresse me précise que l’usage des escaliers est ici réglementé : il faut se ranger deux par deux, tout en laissant un passage pour circuler entre les rangs, il ne faut pas courir, ne pas faire trop de bruit, ne pas se suspendre ou se balancer à la rampe, ne pas pousser ses camarades au risque de chuter… Bref, l’évocation de ce projet d’une danse en escaliers, incarnant pour eux des libertés, leur fait ouvrir de grands yeux à la fois curieux et rêveurs.

Pour expliquer mon projet aux enfants, j’évoque mon parcours, en architecture et en danse, et illustre la manière dont ces deux facettes cohabitent… Je prends l’exemple de ce banc sur lequel je m’assieds, de cette porte que j’entrouvre, ou de ce mur contre lequel je m’adosse, pour improviser de brèves actions et esquisser différents possibles. Intrigués, certains élèves frétillent sur leur chaise, se retenant d’essayer à leur tour ces actions. La classe des plus jeunes, dont la disposition est plus libre, reprend intuitivement en choeur ma proposition, en visitant différentes chutes et remontées depuis l’assise du banc. Les yeux pétillants s’orientent discrètement vers le maître pour chercher son approbation : « A-t-on ainsi le droit de danser en classe ? »… Je souris à l’idée de nos riches échanges à venir.