4 - Premiers tronçons du chemin de fer

4 - Premiers tronçons du chemin de fer

Publié par Edwin Fauthoux-Kresser

Cette semaine, on entre dans le vif de la page.

De nouveaux mots apparaissent : repères, grille, magnétisme. À partir des images existantes, on expérimente les mises en page les plus osées et on en trace les lignes de force. Les pages contre la vitre, à contre-jour, on observe les lignes qui se superposent ou non, on commente les marges, on mesure la puissance d'une pleine page, la sensation d'intimité d'une petite image. Le mercredi, par petits groupes, les enfants réalisent une maquette de livret à partir de 5 images : sélectionner, découper, coller des images données en différents formats possibles. Par le contact tactile avec les images, leur manipulation et une nécessaire argumentation pour se mettre d'accord, l'objectif est de créer une petite série, un enchaînement qui fait sens. Ces livrets reçoivent des titres, plus ou moins descriptifs ou mystérieux au gré de la fantaisie des enfants. L'un d'entre eux lance "on a qu'à appeler le nôtre La salsepareille!". La séduisante étrangeté de ce mot restera jusqu'au bout.

On commence à penser au livre comme un objet où se déploient un temps et un rythme, à la page blanche qui va donner une respiration et, peu à peu, à prendre en compte ce futur lecteur qu'on ne connaît pas. L'espace du mur est central dans la construction de notre fameux "chemin de fer" : la succession des images et des pages du livre. Peu à peu, ce mur blanc est passé de simple espace d'affichage des images réalisées à un espace d'editing collectif (rapprochements, élimination, conglomérats d'images). Il va gagner maintenant en précision pour se transformer en maquette de livre (position sur la page, recadrages, variations de formats). C'est un espace où, entre deux sessions d'atelier, le travail en cours repose : un lieu où l'on revient, où on travaille, où "ça" travaille.

Cette semaine, on entre dans le vif de la page.