© MCC

Questions

Publié par Maud Cosset-Chéneau

Journal du projet
Théâtre Science

Voici les différentes questions, à la fois très concrètes et philosophiques, que j'ai été amené à me poser chaque jour au contact des élèves:

- ma posture d'adulte dans un contexte scolaire, où les enfants apprennent la vie collective et le rapport à la hiérarchie (qui se situe ici entre les adultes et les enfants).

- mon désir de décloisonner les postures de "sachant.e" (souvent les adultes) et "d'apprenant.e" (souvent les enfants), que nous avons interrogé tout du long dans la mesure où ils.elles étaient les seul.e.s spécialistes des sujets de leur conférence.

- des questions générales sur "l'adultisme", et tout ce que les adultes se permettent vis-à-vis des enfants, et plus particulièrement face à un groupe d'enfants (les punir, leur couper la parole, hausser le ton, ne pas prendre en compte leurs remarques, etc).

- la question du consentement enfantin. Je me suis notamment toujours fixée de prendre en compte leurs refus éventuels dans le travail théâtral, particulièrement concernant le contact physique, et de les prévenir par des questions simples ("est-ce que je peux toujours ton épaule ?" etc). 

- mon identité "d'artiste de la grande ville" venue s'installer dans un village de 1440 habitant.e.s. J'avais peur de l'écart que cela puisse créer entre les habitant.e.s et moi, mais la seule fois où cela a été mentionné est lorsque l'une des élèves m'a dit: "quand je te regarde, j'ai l'impression que tu viens de Paris et que tu fais du skate" (aucune de ces affirmations ne sont vraies). 

- les questions liées à l'inclusivité des élèves, notamment dans le contexte de distanciation sociale du à la crise sanitaire. Cette question était très concrète, dans la mesure où un des élèves était malentendant. Il était appareillé (alors que seule l'enseignante et moi avions un micro) et lisait sur les lèvres (alors que tout le monde portait un masque). 

- la déconstruction des stéréotypes de genre, à un âge où j'ai constaté qu'ils étaient à la fois conscientisés tout en étant très présents. Ça a été un grand chantier, dans le travail d'interprétation théâtral (où la tentation de jouer des stéréotypes est grande).