Grotto propose d’étudier la notion d’inclusivité en architecture en examinant l’idée du « chez soi » avec les enfants. La figure de la caverne, du grotto représente pour nous le premier safe space de l’histoire humaine. C’est une continuation des recherches menées par le collectif transdisciplinaire nommé Woman Cave qui a créé en 2018 une structure nomade et modulable qui sert de lieu d’échange mettant en avant la bienveillance, la dimension collective et l’entraide, inspiré des Tentes Rouges. Grotto est une façon d’aborder la question d’inclusivité en architecture en questionnant ce qu’est un safe space et ce que c’est d’être bien, et accueilli dans un espace. Pour qui est pensée la ville ? Est-ce que les différents types de corps en partagent le même ressenti ou la même expérience ? Finalement, quel est le sens de l’architecture si ce n’est que tout être humain se sente bien dans l’espace ?
Pour qui est pensée la ville ? Est-ce que nous sommes vraiment tous accueillis et en sécurité dans les espaces de la ville ? Est-ce que les différents types de corps en partagent le même ressenti ou la même expérience ? Finalement, quel est le sens de l’architecture si ce n’est que tout être humain se sente bien dans l’espace ? Mais qu’est-ce que c’est vraiment de se sentir accueilli par un espace et comment est-ce que l’architecture pourrait inclure tout le monde ?
Grotto propose d’étudier la notion d’inclusivité en architecture en examinant l’idée du « chez soi » avec les enfants. La figure de la caverne, du grotto représente pour nous le premier safe space de l’histoire humaine. Un safe space s’agit d’un espace sécurisé où des personnes vulnérables et marginalisées sont accueillis et où leurs expériences sont écoutés sans crainte d’être nié. C’est un concept développé aux États-Unis dans les années 1960 pour accueillir des personnes de la communauté LGBTQ+ dans des lieux physiques sûrs. Grotto est pour nous un moyen d’aller plus loin dans l’application de cette notion en la rendant ludique et moins politisée, donc plus accueillant pour les enfants, mais pas que…
C’est une continuation des recherches menées par notre collectif, Woman Cave né lors d’un workshop d’architecture en 2019 où nous avons réalisé le premier prototype du Woman Cave. C’est une structure mobile et modulable, imaginée par l’architecte Chloé Macary-Carney, intitulé ainsi pour faire référence de manière humoristique et autodérisoire au man-cave, un terme américain désignant le sanctuaire de l’homme, souvent la salle multimédia ou le den de la maison. Plus largement, Woman Cave est un lieu d’échange mettant en avant la bienveillance, la dimension collective et l’entraide qui propose par l’occupation d’espaces hétérogènes d’interroger le concept d’espace genré. Elle adapte sa forme à chaque contexte, ses rochers composites en font un outil simple d’utilisation et facilement appropriable par toutes et tous. Par le biais de cette structure déplaçable, nous souhaitons aller à la rencontre du public pour les entendre et les faire entendre. C’est avant tout un espace-outil inspiré des tentes rouges, des cercles féminins de parole, l’objet d’étude de l’anthropologue Aleksandra Belova.
Plus récemment, ce projet s’est décliné en publication avec le Woman Journal, un livre qui rassemble les contributions de plus d’une vingtaine de contributeurs étudiant la relation entre le genre et l’espace. La publication suit le principe, proposé par la Cave, de non- hiérarchisation des savoirs, inspiré des travaux de Donna Haraway sur la situated knowledge. Il est important que la Woman Cave reste un lieu de pensée, toujours actif, même en dehors des temps forts, présentiels et festifs.
Cette résidence nous permet d’aborder la question d’inclusivité en architecture non pas par le biais du genre, mais en questionnant ce qu’est un safe space et ce que c’est d’être bien, et accueilli dans un espace. Mener cette recherche avec des enfants est d’autant plus enrichissant parce que justement leurs corps ne rentrent pas dans les normes conventionnelles de l’être pour qui la ville est dessinée. De surcroit, les enfants ont ce don de pouvoir s’exprimer plus librement que les adultes sur ce qui leur plait ou non. Ils ont un imaginaire qui n’est pas encore totalement contraint par la logique et les règles de notre société. C’est en cela que ce projet de recherche-création mené avec eux s’inscrit dans la démarche de notre collectif et de nos travaux respectifs d’architecte et d’anthropologue.
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