Melodie Meslet-Tourneux évoque l’aspect tactile de son travail avec une économie de mots : « la céramique, c’est de la cuisine ». Ce faisant, elle s’inscrit en plein dans un mouvement contemporain qui révolutionne le médium photographique par le biais de l’expérimentation. Sérigraphie, transferts en tous genres, gomme bichromatée, cyanotype au papier sale, elle a tout tenté, jusqu’ à ce que céramique et photographie s’entremêlent en un alliage qui ne devrait plus se défaire. Que ce soit son goût du laboratoire ou celui du pinceau, qui couche la gélatine photosensible sur une terre encore vierge d’image. Il y a quelque chose d’évident dans ce désir de rendre l’argile sensible à la lumière. Un doigté d’artiste qui contredit la bi-dimensionnalité du papier et redonne au médium du temps, contredisant l’instantanéité traditionnelle de l’image.
Publié le
6 novembre 2018