Installée à Strasbourg, je pratique la photographie et la céramique. Une des particularités de la céramique est son universalité. Chaque civilisation a son rapport à la poterie. Je questionne les enjeux de ce médium. J’effectue depuis quelque temps des résidences dans divers lieux dédiés à la céramique. Je rencontre alors celles et ceux qui pratiquent l’argile et étudie le lien de ce savoir-faire avec la culture qui l’environne. Aujourd’hui mon regard se tourne vers les communes d'Hochfelden. Je m’intéresse de près à ces lieux liés à l’Histoire de la Région et qui font partie de son patrimoine. Je souhaite collaborer avec des géologues et des archéologues afin de mieux connaitre le lien du territoire avec l’argile. À partir de mes recherches et de mes rencontres, je réaliserais à terme, une installation qui mêlera l’écriture, l’argile et la photographie. Dans le projet «Terre», je prend le temps de mieux connaître une région dans laquelle je vis. De la même manière je souhaite inviter les enfants à avoir un nouveau regard sur leur territoire et les rendre acteurs.
Je suis en partie céramiste et m’intéresse près à l’universalité de ce médium.
J’effectue depuis plusieurs années des résidences dans des sites dédiés à la céramique.
Je suis partie étudier la céramique nipponne en 2010. Le Japon a été pour moi une expérience surprenante; sa culture m’a happée, enivrée. J’y ai découvert une céramique à l’image du pays : riche, variée, raffinée.
J’ai également exploré une des dernières manufactures de céramique de France; l’entreprise Montgolfier à Durtal (49) où l’on jongle entre tradition et modernité.
En novembre 2015, j’ai travaillé avec les potières de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso.
Je me suis orientée vers l’Afrique de l’Ouest, car les femmes y sont les seules à détenir les secrets de l’argile. De génération en génération, elles se transmettent - via un apprentissage de plusieurs années - les gestes et les techniques nécessaires pour permettre à leur activité de perdurer.
En 2016, j’ai eu l’opportunité de rencontrer les potiers de Fès et à travers ma démarche, de parler de cet art ancestral toujours pratiqué dans le Fès contemporain.
Aujourd’hui mon regard se tourne vers la commune d' Hochfelden.
À Hochfelden, Pierre Lanter se bat actuellement pour maintenir ouverte la dernière tuilerie - briqueterie de toute l'Alsace. J’ai eu un rendez-vous téléphonique avec lui, « On ne peut faire ce travail que par passion». Pierre Lanter ne baisse pas les bras et il met tout en oeuvre pour poursuivre son activité et ainsi sauver ce patrimoine Alsacien.
Il est très occupé mais m’autorise à venir travailler sur place.
Dans un premier temps, ma démarche s’apparente à un travail documentaire. Je mène des recherches : je rencontre des acteurs locaux, je me documente aux archives, sur internet, je me déplace. Puis, je dessine, j’écris, je photographie. Cela devient créatif à mesure que je m’imprègne des lieux et de leurs histoires.
La documentation prend une place importante dans ma démarche et la collaboration avec des métiers plus scientifiques peut donner une nouvelle perspective à mon travail.
Dans ce projet je m’intéresse à la géologie, car il y a 300 ou 150 années il était décidé de développer un travail lié à l’argile car les sols le permettaient.
Me rapprocher d’archéologues et de céramologues permettrait, au-delà d’avoir des connaissances plus précises sur le territoire, d’envisager une approche différente sur les lieux étudiés.
J’envisage d’utiliser le même protocole que ces scientifiques lors de ma découverte des lieux et être plus attentive aux objets et informations que je collecte sur place.
Je suis en contact avec l’INRAP (Institut national de recherche archéologique préventive) du Grand-Est à Metz et Archéologie Alsace à Sélestat
Suite à ces divers temps d’immersion dans les briqueteries, je souhaite réaliser une installation où l’écriture, l’argile tout comme la photographie révéleront la trace de ces histoires, souvenirs et expériences.
Je suis au début de ce projet, mais je m’intéresse déjà au geste et au processus de fabrication. L’idée de série, de rythme. Ce sont des pistes de travail entamés avec «Bleu Fassi», suite à ma rencontre avec un atelier de potiers marocains à Fès.
Pierre Lanter à Hochfelden me met à disposition la quantité de terre dont je peux avoir besoin.
Pratiquant la photographie argentique et la céramique, la réunion de ces deux médiums est très vite devenue une évidence. Lier le geste à l’image, lier le passage du corps avec sa trace.
Parler de la photographie comme de la céramique : un processus long où les étapes ce succèdent.
Cependant, je désire que ces deux médiums s’associent pour témoigner ensemble.
Transposer la photographie sur l’argile c’est ajouter une dimension à la prise de vue. Rajouter du volume à l’image.
Dans ce projet «Terre», je souhaite une nouvelle fois que ces deux médiums s’articule de manière cohérente.
// Je suis également en contact avec la société « Rairies Montrieux » (49).
Les Terres cuites Rairies Montrieux portent les caractères d’une terre de grande origine depuis 7 générations: c’est à partir de l’argile crue, extraite sur place dans les carrières à ciel ouvert de l’Anjou, que sont façonnés les fameux carreaux, céramiques et briques qui séduisent aujourd’hui le monde entier.
Je suis originaire de cette région et m’intéresse depuis longtemps à cette société. Je l’ai visité enfant, j’y suis retournée il y a quelques années. Aujourd’hui il serait intéressant de développer ma démarche artistique dans leurs locaux.
Ils sont, eux aussi, enthousiastes à l’idée d’une collaboration
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