Frise de monstres

Troisème étape : à la rencontre de ses monstres

Publié par Maïa Foucault

Journal du projet

Après un mois d'avril 2021 suspendu, et quelques activités virtuelles pour garder le lien, nous retrouvons les chercheu·r·se·s de l'école Romain Rolland pour deux semaines d'intervention en mai 2021. Cette fois-ci, nous décidons de prendre pour point de départ la Gorgone, et de réfléchir ensemble à ce que c'est, un monstre.

Qu'est-ce que c'est un monstre?

Pour débuter cette nouvelle exploration, nous reprenons ensemble le mythe de la Gorgone, qu'iels connaissent déjà. Nous réfléchissons ensemble à ce qui caractérise ce personnage mythologique, et à ce qui fait d'elle un "monstre" : d'après les enfants, ses serpents sur la tête, ses griffes, ses ailes, font d'elle une créature plutôt qu'une humaine. À partir de ces constats, nous élargissons la réflexion pour essayer de trouver une définition commune à l'idée de "monstre", sans rien figer. Les enfants nous disent qu'il faut que ce soit une créature, que celle-ci soit composite et hybride, qu'elle fasse peur, qu'elle soit méchante. Nous nous demandons alors : est-ce qu'un monstre fait nécessairement peur ?", est-ce qu'il peut être ridicule ? gentil ? drôle ? fascinant ?

La définition s'élargit un peu plus...

fiche d'identité

Écrire son monstre

Suite à ce premier échange, nous leur distribuons des fiches d'identité pour qu'iels commencent à inventer un monstre qui soit le leur. Aux informations fondamentales (son âge, son lieu de vie, son apparence), plusieurs questions se succèdent pour définir un peu mieux la personnalité de leur monstre :

- Ton montre t'effraye / te fait rire quand il...

Le monstre n'est plus seulement celui qui fait peur, mais devient une figure qui provoque des émotions fortes, dont les plus négatives en apparence (l'effroi, la terreur, etc.) ne sont plus qu'un choix possible parmi d'autres.

De la même manière, afin de complexifier leur approche de cette figure dont iels sont déjà familiers, nous leur demandons de renverser la perspective en se mettant à la place du monstre : et lui, de quoi a-t-il peur ?

Zavrykjiolaux

Donner vie à son monstre

Une fois cette fiche d'identité créée, comment donner corps à ces monstres ? Nous leur proposons des exercices de théâtre pour chercher à les faire exister sur le plateau. Iels piochent ainsi des mots dans une liste d'adjectifs ou de verbes caractérisant la démarche, la voix et l'état. Aidé·e·s par cette combinaisons de trois mots, iels doivent entrer sur le plateau, venir se présenter devant la classe, et repartir. Les enfants spectateur·ice·s peuvent poser des questions au monstre pour l'aider à se définir.

Cimetière de Bateaux

Au cimetière de bateaux : se raconter des histoires

Une journée brumeuse, nous partons en exploration au cimetière de bateaux de Kerhervy. C'est un endroit romanesque, il y a des épaves disséminées au milieu de la vase et des algues, et face à elles, un amphithéâtre en surplomb. L'endroit est propice à ouvrir l'imaginaire, et après leur avoir proposé des activités intermédiaires pour se familiariser avec le paysage, nous leur demandons d'inventer un récit par groupes de cinq : choisissez-une épave ensemble ; avant d’être une épave, c’était un navire, dont vous étiez les capitaines. Qui êtes-vous ? Quel était le nom de votre bateau ? À quoi ressemblait-il ? Où alliez-vous ? Qu’est-ce qui a causé votre naufrage ? Comment avez vous survécu ?

Après s'être mis·e·s d'accord, les enfants viennent raconter et jouer leur récit devant le public réparti sur les gradins.

Le lendemain, de retour à l'école, nous enregistrons ces histoires sous format audio.