Avant de débuter notre exploration de la ville de Chateaudun avec les enfants, je souhaitais leur présenter ma ville, l’environnement dans lequel j’évolue. A partir d’enregistrements sonores que j’ai réalisé dans les rues de mon quartier, j’ai demandé aux enfants de concevoir une représentation graphique de ma ville, sans leur présenter d’images afin de ne pas les influencer.
Je leur ai fait écouter un premier enregistrement de rue. Les bruits qui composent cet enregistrement sont énigmatiques. Les enfants ont tout d’abord décrit ce son par des mots « bruyant », « désagréable », « en chantier », « beaucoup de voitures », « ça va vite ». Je leur ai demandé d’associer ces bruits à des mouvements, des gestes. Certains s’imaginaient des lignes droites et rapides, d’autres illustraient ces bruits par des mouvements saccadés qui prenaient de la hauteur.
A la deuxième écoute de cet enregistrement, je les ai invités à dessiner ce qu’ils entendaient en un seul trait, de manière automatique, sans lever le crayon de la feuille. Cette contrainte plastique avait pour but d’éveiller chez eux la spontanéité d’un trait. Dessiner sans attente particulière de résultat. Libérer le mouvement, créer une connexion entre nos oreilles et notre poignet.
Une fois ce premier dessin automatique terminé, ils ont écouté un second enregistrement, celui du métro. En superposition du premier dessin, les enfants ont refait l’exercice, cette fois sans la contrainte imposée de ne pas lever le crayon de la feuille.
La finalité de chaque dessin fut différente. Chacun a présenté son dessin automatique aux autres. Nous nous sommes attardés sur la diversité des représentations. A partir d’un même contrainte, de multiples dessins peuvent prendre forme.