C'était censé être des petits rituels de début de séance, mais c'était sans compter l'enthousiasme de cette classe.. !
Les rituels de début de séances deviennent vite un moment de travail important avec les enfants. Tout d'abord parce qu'ils adorent ça ! Mais également parce que l'équipe pédagogique me fait des retours très positifs sur le développement des élèves depuis le début de ces exercices. Les timides s'expriment plus facilement, se lâchent, apprennent à porter leurs voix, ceux qui ont une énergie débordante apprennent à se canaliser, à écouter les autres. Ils se concentrent également mieux après s'être un peu défoulé dans cet espace libre mais s'impliquent également très vitre dans le développement de ces "jeux". Ils les ont d'ailleurs renommé "exercice de théâtre" et il est vrai que certains sont inspirés de techniques de théâtre ! L'AVS de la classe me fait singulièrement part des progrès de l'enfant qu'elle suit, ces exercices lui permettent un temps de travail qui lui est particulièrement bénéfique, ce qui m'enchante et me conforte dans mon rôle.
Peu à peu, ces rituels sont approfondis, on pousse les exercices, les complique, cherche plus loin... et les enfants suivent ! Loin d'être largués ils sont pris dans les défis, jouent les rôles, proposent même des variantes, réclament de continuer... ! Trop heureuse de leurs enthousiasmes je me laisse happer par leurs exaltations, réfléchie de plus en plus à comment intensifier ces moments. Nous progressons ainsi nos dans nos explorations d'expressions corporelles. Ces aussi grâce à ces instants que l'unité se fait, les enfants s'encouragent se soutiennent les uns les autres et développent une bienveillance générale entre eux malgré leurs différentes difficultés.
Peu à peu nous organisons des "Qui-est-ce?" grandeur nature, reprenant le principe du classique jeu de société nous modifions une seule règle : Ne pas définir ses camarades par leurs genres. Alors par quoi d'autre définir mes camarades ? La couleur de leurs vêtements ? Oui mais quoi d'autre ? Peu à peu cet exemple de jeu permet aux enfants de réfléchir à comment ils se définissent les uns les autres. Les dénominateurs deviennent leurs centres d'intérêt, leurs anecdotes personnelles (il faut savoir que pour la plupart ils se connaissent depuis la maternelle). Avec ces nouvelles règles, les enfants ré-écrivent leurs déterminants et adjectifs, se concertent et apprennent à se reconnaitre sous de nouvelles coutures.
À ça se rajoute le "Za!", qui je l'apprendrais rapidement par l'institutrice est vite partagé reproduit dans la cour de récré, les "crayons-moteurs", les "stop-marcher-inverser", des débuts de sound painting et beaucoup d'autres.
Du je-eux à la performance collective, il n'y a qu'un pas... !
