à distance

Que peut-il encore se passer ?

Fin Avril. La résidence est finie. Je rentre à Marseille, je prolonge mes projets. Les élèves poursuivent seuls à distance l’étude de la transformation des Absorptions.  Ils ont des dates repère pour faire un point sur l’évolution de leur image, avec une échelle de visibilité et des clés d’écriture poétique ou peut-être plus objective.

Nous échangeons à distance, par lettre et téléphone. C’est bien plus lent. Mais au travers de cette lenteur, ils ont gardé le fil directeur du projet. Je les ai bien briefé  (je crois) sur la poursuite de celui-ci. Je dois un peu précipiter la fin du projet car j’ai besoin de leurs productions pour les installer  pour l’exposition “Territoire / Variations “. Je n’aime pas presser le temps. Difficile de bousculer une classe, tout en étant absente. Mais c’est une bonne chose que leur travail soit ainsi mis en valeur, sur le continent.

Je leur demande s’ils ont des questions par rapport à tout cela . Tout est clair. Ils en ont une seule :

– Oui, Delphine, est-ce que tu vas bien ?

Leur humanité m’avait manqué. Et eux, comment vont ils ? Par téléphone, difficile de parler à chacun. Je les invite à garder le contact de la manière qui leur conviendra. Ils ont notamment mon mail. Je me souviens qu’en les quittant, il y avait beaucoup d’affect, beaucoup de choses qui circulaient dans l’air. On avait fait passer “la chaîne du courant” entre nous, pour garder cette connexion. Peut-être qu’il restera des traces en eux de cette rencontre dans quelques années ? Il en restera sûrement des traces en moi dans quelques années. Les images, elles, auront tourné le dos. Le papier brûlé gardera nos histoires dans ses fibres.