Clap en carton / Chronique 3

Chronique 3 / Le Breuil

Publié par Cecilia Coquillat Peroni

On va à Epernay, à 31 minutes, pour trouver un café. On passe devant le cinéma Le Palace qu'on rencontre mercredi. On comprend qu'ici il y a des échanges culturels avec la Belgique, l'Allemagne. Au retour, Ana se prend pour une reporter, elle monte sur la voiture et l'objectif à la main elle fixe le paysage qui défile. Cecilia met les warnings quand Ana veut un déroulé lent. Entre les prises, Lucie accélère au volant en criant "je bombe les meufs !" On tombe sur Robin avec son balon de foot sous le bras, on lui fait coucou. On fait demi-tour pour rencontrer sa maman. 

L'aubergiste Guillaume nous invite à manger dans son restaurant à midi mais c'est prévu cantine. La cantine c'est tout un monde, les enfants mangent et puis les enfants parlent, mais jamais en même temps. C'est Armelle et Nathalie qui sont les cantinières. Lucie abandonne au dernier repas, elle part manger quelque chose au gîte, elle craque.

Lucie, Ana et Cecilia réfléchissent comment envisager le scénario et les étapes de création avec les enfants. Ana filme souvent le soir le village au soleil tombant. Il y a une lumière très belle.

Pour la scène de la porte magique, on fait des raccords tout pétés, parce que la porte de la mairie pleine de lierre on sait pas si on va réussir à la refermer. On n'a pas de barrières naturalistes, on tente le tout pour le tout. On jouera sur la convention. Le public devra nous croire un point c'est tout.

Eden 2 dit "la gourde est trop bien faite", mais en fait c'est une vraie bouteille d'eau... Le goût du faux déborde de tous les côtés.

Parce que parfois aux enfants on pointe "racisme !", "obscénité !", "homophobie !", "misogynie !", on décide de faire une commission production, pour garantir le lien entre fiction et public. On s'interroge si ce qu'on représente c'est bien ce qu'on veut représenter. 

On construit des moniteurs en carton.

On pense à une procession de licornes.

Flo nous raconte l'histoire du coq sur le tracteur-parasol à la fin de vendanges. On imagine le coq ébouriffé par le vent et s'accrochant fort avec ses pattes sur la machine.

Gabriel dit tout le temps "j'habite à côté de Pierre Mignon!"

Ils disent tous "moi je sors avec Chloé/Maëlle/Louane, et toi tu sors avec qui ?" Les filles bronchent pas. Au bout d'un moment on leur dit "stop", on en a marre d'entendre ce genre de conversations.

Ana croit que l'enjambeur c'est une machine en forme de jambes comme dans Wallace & Gromit. L'enjambeur tombe en panne tellement souvent que c'est le cauchemar de Flo. On imagine que ce monstre pourrait faire partie du film.

La première fois qu'on tourne une scène collective, 1 fait une crise d'angoisse, 1 saigne du nez. Il faut dire que le tournage est super pro et qu'on essaye de ne pas perdre de temps.

On se régale à faire jouer dans des scènes les enfants 1 par 1 ou 2 par 2. C'est des moments où on peut vraiment s'appliquer. Où on capte que l'enfant joue vraiment.

Eden 1 pense que le lion de Jumanji a été acheté à Leclerc.

La voiture des artistes elle est souvent cracra, on en rit beaucoup, n'oublions pas que derrière chaque compagnie il y a une association et derrière chaque artiste un intermittent. Au fait, tout le monde au village nous appelle les artistes. Du coup on signe dans les textos les artistes.

Lors de la fausse conférence de presse avec de vrais spécialistes, Robin joue et dit ""bonjour je suis le spécialiste en récit", Louane joue et dit avec malice "et moi sa femme !", Robin hurle hors jeu "mais j't'aime pas !!!!". Parfois alors, on parle de harcèlement.

Mais à Le Breuil, il se passe des choses surnaturelles pendant le tournage.