Ateliers de février

Ateliers de février

Publié par Adrien Basse-Cathalinat

Journal du projet

ateliers école de Nébias

Le mois de février étant entrecoupé des vacances, les premiers ateliers ont eu lieu dès la rentrée. Une après-midi a été consacrée à la présentation concrète de mon projet personnel, avec notamment une immersion des élèves dans l'univers et la mythologie des contrebandiers du 19ème siècle. Certaines histoires tirées du livre "Les grandes heures de la contrebande dans les Pyrénées" de Pierre-Jean Brassac ont été adaptées par la professeure Sarah Pujol afin d'en faire des contes pour les élèves. S'inspirant de cette histoire, nous avons organisé une sortie photo dans le village. Chaque élève ayant un appareil photo argentique, nous avons pu appréhender des notions de cadrage, analyser la lumière et voir ainsi l'interprétation de chacun. Deux autres sorties sont prévues afin d'exposer le travail des élèves aux côtés de mon projet.

atelier collège Quillan

Un atelier a également été donné à la classe de 6éme du collège de Quillan. Les 30 élèves ont réalisé des photogrammes afin d'appréhender le fonctionnement de la photographie argentique. Ce travail sera exposé au sein de l'établissement.

conte de Pierre-Jean Brassac adapté par Sarah Pujol

Douaniers à l’affut

Il y a bien longtemps, il n’y avait pas de frontières entre la France et l’Espagne. C’est en signant le traité des Pyrénées en 1659 que cette séparation fut décidée et tracée sur 656 km.

C’est bien joli de décider un jour d’une limite pourtant les gens habitant là avaient leurs habitudes. Comment une ligne imaginaire pourrait-elle tout changer en un claquement de doigts ?

C’est ainsi que sont nés les contrebandiers et aussi les douaniers : les villageois de nos montagnes avaient bien l’intention de continuer leurs petits commerces et l’Etat avait bien l’intention de faire respecter la loi.

Voici donc l'une de leurs aventures…

Cette aventure se passe dans les montagnes d’Ariège où parfois des villages entiers faisaient de la contrebande avec l’Andorre ou l’Espagne.

Depuis deux jours déjà deux douaniers étaient cachés au bord d’un chemin près d’une vieille cabane abandonnée.

Un de leurs informateurs les avait avertis, il allait y avoir un gros passage de contrebandiers.

Ils étaient sûrs qu’ils devaient passer par ce chemin car c’était le seul chemin où l’on pouvait circuler avec des ânes et leur informateur avait affirmé que la marchandise avait été chargée sur des mulets.

La nuit était tombée, il faisait froid et nos deux douaniers étaient gelés.

« - Franchement, on aurait pu au moins prendre un lit d’embuscade, je me les gèle moi.
- Ah ces jeunes… Moi en 20 ans de carrière, je ne m’en suis jamais servi. C’est ça les vrais montagnards, on est des durs nous !
- Chut… écoute. »

Au loin, ils entendent alors des bruissements puis tout doucement des bruits de sabots sur le chemin. Nos deux douaniers attendent patiemment le meilleur moment et les laissent tranquillement approcher. Petit à petit, le bruit devient plus fort et nos deux douaniers aperçoivent deux ombres sur le chemin, l’un deux est facilement reconnaissable au foulard rouge qu’il porte autour du cou. Ils les laissent approcher encore et…

«  - Halte-là !
- Halte-là ou je tire »
Pim-Pam, ils tirent deux coups de fusils en l’air et en un éclair, les contrebandiers ont disparu.

Voilà nos deux douaniers bien ennuyés :

« - On n’a plus qu’à redescendre avec les mules, on a au moins la marchandise.
- Attends un peu… j’ai une idée et si on lâchait les mules… peut-être qu’elles retourneraient chez elles.
- Qui ne tente rien n’a rien ! »
Un petit coup sur la croupe et voilà nos deux douaniers qui partent au pas de course pour suivre les ânes.

Arrivé au premier village, nos mules continuent leur chemin sans s’arrêter.

« - Moi, même si elles continuent, je m’arrête à Tarascon, on m’attend pour un bon repas », râle le plus jeune.

Arrivé au village d’Aston, voilà que nos ânes, sans aucune hésitation, passent devant l’église juste au moment où sonnent les cloches : il est déjà six heures du matin. Elles passent ensuite dans une ruelle étroite et rentrent dans un jardinet en poussant avec leur museau une vieille porte grinçante.

Nos deux douaniers se cachent, s’approchent le plus doucement possible pour observer sans être vu à travers la petite fenêtre allumée.

« - Elles sont revenues chez elles.
- Oui, je reconnais le foulard rouge d’un des contrebandiers. Arme ton fusil, on va les surprendre.

Alors les deux douaniers font irruption dans la pièce et arrêtent les contrebandiers. Ils ne manquent pas bien sûr de se moquer d’eux et de leurs mules trop fidèles. Cette fois-ci la patience et la ruse ont payé. Les douaniers venaient de faire une belle prise de marchandises et de contrebandiers.