TRAJECTOIRE(S) : géographies affectives

Un projet de SARA HARAKAT Thomas Pouget

Avec :

Ciné Théâtre de Saint-Chély-d'Apcher - Saint-Chély-d'Apcher

Pôle accueil des réfugiés d’EHD – Habitat & Humanisme - Paris

Transat, le festival d'été des résidences d’artistes

Arts visuels Cinéma et audiovisuel Théâtre

Jʼai trouvé que la terre était fragile et la mer légère ; jʼai appris que la langue et la métaphore ne suffisent point pour fournir un lieu au lieu. La part géographique de lʼhistoire est plus forte que la part historique de la géographie. Nʼayant pu trouver ma place sur la terre, jʼai tenté de la trouver dans lʼhistoire. Et lʼhistoire ne peut se réduire à une compensation de la géographie perdue. Cʼest également un point dʼobservation des ombres, de soi et de lʼautre, saisis dans un cheminement humain plus complexe. Mahmoud Darwish

Quand les cultures sʼélèvent, les unes avec les autres. 

En résidence Transat à lʼété 2020 en Lozère, Sara Harakat et Thomas Pouget se rencontrent : ces deux artistes travaillent sur un même territoire, la Lozère. 

Sara présente le projet Territoires de lʼOubli, une narration fragmentée qui explore les notions de mémoire, de frontière et dʼexil : à travers le récit de femmes réfugiées Yézidies et leurs enfants venus dʼIrak et installés récemment en Lozère. 

Thomas travaille quant à lui sur Passage(s), Tentative 1 : Naître, la prochaine création de La Joie Errante parlant de lʼémancipation des individus par le biais notamment de la culture. 

Très vite l’envie naît de croiser leurs savoir être et leurs savoir faire auprès de la communauté Yézidie.  Le parcours souvent effroyable de ces familles et les changements de vie brutaux auxquels elles ont dû faire face sont réels. Lʼart peut permettre de parler de son histoire, de décharger des émotions, de se projeter dans des schémas nouveaux en se représentant... En somme en se reconstruisant. 

Sara et Thomas sont persuadés qu’il s’agit là d’inventer une histoire commune, de permettre à des liens humains d’exister et de s’ancrer davantage. Le lien entre les différents arts qu’ils pratiquent est un bon moyen de rencontrer la langue française d’une autre façon, de progresser dans la communication verbale, de prendre du plaisir à jouer avec les mots, en dehors des cercles administratifs et scolaires, qui sont souvent les seuls rapports à la langue du pays d’accueil des réfugiés. 

C’est un travail cathartique, un exutoire qu’ils tentent ici de proposer à cette communauté.  Le théâtre offre la possibilité de voyager, de s’échapper du quotidien à la découverte de nouveaux horizons.

Au cours des différents ateliers, un espace de liberté, de rencontre et de parole sera mis en place, où toutes les voix seront entendues et valorisées.

Un territoire hybride de libertés où les langues se délient et où les identités de chacun se révèlent. Ici ce sont les participants qui guident le rythme des ateliers, entre maîtrise de la langue française, improvisation, langue maternelle, travail de textes, mise en scène, création artistique, les ateliers seront un véritable lieu d’expérimentation.

Par l’intermédiaire du théâtre, du cinéma, de la culture simplement, continuer de vivre et partager des aventures collectives. Vibrer aux sons des mots et des récits, partir du principe que chacun a une histoire à raconter et qu’elle peut résonner chez les autres. 

Voir l'épisode dédié au projet de la série Transat, le film d'un été de Wael Sghaier.