D’abord, éveiller la curiosité, faire miroiter une liberté créative nouvelle et insoupçonnée. Poésie concrète et conceptuelle, « non-créative » ; installations vidéos, mapping, temps réel. Montrer des exemples de référence, ainsi que de mon travail. Proposer aux élèves des exercices d’écriture, puis une double production : une installation vidéo collective, ainsi qu’une petite édition imprimée. Ces exercices pourront être réalisés simplement à l’aide de papier et de stylos, mais dans un second temps, l’accès à une imprimante ou a des postes de travail informatique permettrait d’aller plus loin. Sinon je me chargerai de l’aspect technique à partir de la production papier brute.
Le projet finalisé se manifestera sous deux formes. L’une sera virtuelle, numérique, mouvante et dynamique, neuve et contemporaine : une installation vidéo. L’autre sera matérielle, ancienne et immuable, quasi oubliée : un livre papier. 1. Gros carré vivant : Il s’agira de réaliser un poème animé, dans une grille de 4x4. Les mots employés ne pourront donc pas être composés de plus de quatre lettres. L’apparition-disparition des caractères et des mots sera finalisée numériquement. Chaque élève en aura conçu une portion de quelques secondes. Le produit final sera une vidéo de quelques minutes. Il s’agira d’imaginer ensemble des règles, des contraintes, une trame générale, d’ouvrir le champs des possibles puis de parvenir à un axe commun. On choisira une police de caractère, on pourra même la dessiner. Quelles seront les modalités d’apparition des mots ? Choisit-on une thématique ? Un panier de mots ? Autant de questions à régler ensemble. Ensuite, chacun produira son story-board, image par image, en exprimant son intention poétique : jeu de mots, des mots entre eux, dans l’espace, jeu avec les lettres, le sens, les sonorités etc. Je m’occuperai de la réalisation technique de l’animation finale. On parlera un peu de mathématiques, de montage et de graphisme. Que se passe-t-il si tel mot devient tel autre, en gardant telles lettres ? À quelle vitesse faire lire le spectateur ? Comment utiliser le vide, ce silence de la vision ? Que produit la répétition ? Et bien d’autres questions, pensées pour faire goûter aux élèves l’ivresse de la création littéraire expérimentale. 2. Vers tirés du net : À partir de listes numériques ou imprimées contenant des données libres provenant d’internet, écrire de courts poèmes qui seront rassemblés dans une micro-édition finale. Statistiques de recherches, noms de réseaux WiFi, mots de passes, banque de données… si on tend l’oreille et l’imaginaire, tout peut devenir matière à poésie. Ce travail personnel d’archivage de fragments textuels en listes puis en dossier est constant. Je serai donc à même de fournir une matière riche et intéressante dans laquelle puiser des images, des sonorités, des vers et des histoires. Ici aussi, on définira ensemble des règles, mais il ne s’agira plus de construire un unique poème. Chacun aura sa page unique dans le livret, et l’ordre des pages sera défini selon une règle mathématique choisie, par ordre alphabétique ou au hasard par exemple, en utilisant un jeu de carte ou de dés. Si l’accès à des postes informatiques est possible, je pourrai initier les élèves à l’utilisation d’outils de gestion de texte et de listes en ligne, très simples, versatiles et intuitifs. Ce sera également l’occasion d’une sensibilisation à l’égard des données et des traces que l’on laisse sur internet, en faisant la démonstration que tout s’enregistre, et que beaucoup est récupérable. Une restitution pourrait donc consister en un vernissage autour du film diffusé sur un ou plusieurs projecteurs, ainsi qu’une présentation du petit livre imprimé et pourquoi pas, d’une lecture performative d’un poème de la part des élèves les plus téméraires.
Haute-Marne
Par le(s) artiste(s)