Laboratoire artistique, poétique des sciences. Ici, nous observons une goutte tomber. D'un événement aussi imperceptible et anodin qu'une goutte d'eau en pleine chute, que se passe t-il ? À la manière dont Patricio Guzman nous guide à travers les mythes de l'eau (le bouton de nacre) : l'eau, composition de notre enveloppe physique, l'eau, ressource fondamentale de survie et l'eau en tant qu'élément de croyance plus ou moins ésotérique. Nous produirons des univers oniriques, narratifs en partant d'évènement micrométrique. Nous exploiterons des expériences et protocoles scientifiques (en rapport avec les fluides) ainsi que divers expérimentations mélant interactions entre matières/matériaux et lumière : supports virtuels et physique donneront lieux à des confrontations diverses. Nous manipulerons des fluides aux propriétés variables en les guidant vers des applications expérimentales (hydrophobes, superhydrophobes, oléophobes…). Une pièce sonore, sorte de symphonie aquatique accompagnant le dispositif, (au travers d'un hydrophone) sera également présentée.
Essayons de reconsidérer le rôle de la science, de l'art dans notre appréhension du réel. Comment s'approprier un phénomène du réel tel que le rebond d'une goutte et l'insérer dans un dispositif, une narration. Notre environnement est composé de phénomènes au combien accessibles et surprenant. Nous fabriquerons une lecture oniriques de nos biotopes et en offrirons une lecture libre aux spectateurs. Les ateliers proposeront de mettre en exergue des phénomènes imperceptibles mais ô combien fascinants. La démarche ici résulte en l'observation d'un phénomène, son appropriation et sa dérivation. Ainsi une goutte d'eau ne sera jamais plus jamais une simple goutte. Le projet souhaite se tourner vers la mise en avant d'un paysage, d'un environnement et son transport vers une trame différente. Nous observerons donc ce que la nature a à offrir, du point de vue de l'observation, de la création, de l'imagination. L'objectif sera de recourir aux mondes animal et botanique et d'en proposer une lecture. Nous mobiliserons l'esprit et le corps sous l'adage : penser avec les mains et manipuler par l'esprit. Ces différentes phases de production seront notamment portées par des questionnements autour de l'objet : instrument/outil. L'instrument comme extension de l'esprit (propre au scientifique) et l'outil comme extension de la main (propre à l'artiste). En mélangeant deux disciplines au paraître antagonistes : l'art et la science, le projet consistera également à confronter ces deux disciplines et parfois les rejoindre. L'enjeux est donc multiple. Il a pour vocation une transmission culturelle et intellectuel (l'une s'articulant avec l'autre) mais également de fasciner par l'hybridation. Repenser la science, repenser l'art. En passant par différents interfaces réel et virtuel nous mettrons en avant la mobilisation des matériaux et des sens. Nos outils : la vidéoprojection (lumière), le son (enregistrement, production sonore, musicale), l'interactivité, l'utilisation des propriété des matériaux (hydrophobie, oléophobie, fluide…). Nous confronterons ces différents médiums afin de produire un panorama d'installations qui se verront interagir avec le spectateur. Ces installations de différentes natures (sans limites au niveau des techniques : sculptures, dessins, objets, assemblages, éditions, affiches…) seront présentées dans un espace ou se mêleront production de l'artiste et des élèves. Une pièce hybride et permanente après résidence au sein de l'école est envisagée.
Hautes-Pyrénées
Par le(s) artiste(s)