DANSER BRUT

Comment sortir de son corps en dansant ? Comment capturer l’ivresse d’un corps qui danse ? DANSER BRUT est un projet chorégraphique et vidéo, à quatre mains, autour de l’expérience du vertige d’un corps grisé par le mouvement, livré entièrement à la danse. DANSER BRUT s’intéresse à la danse qu’on n’apprend pas, une danse sans prérequis qui surgit dans chaque corps singulièrement, que l’on soit jeune ou vieux, initié ou novice, danseur ou non-danseur. Une danse brute comme l’expression d’un jaillissement.  Porté par la danseuse-chorégraphe Julie Gouju et l’artiste vidéaste Brano Gilan, le projet se décline en une série de portraits dansés et filmés, danses courtes et renversantes composées avec et pour la vidéo. Portraits singuliers de danseurs extatiques, gestes qui échappent à la conscience, corps libres tournant sur eux-mêmes, plongée brusque dans l’enfance, métamorphose continue et profonde, gestes hors normes, ces portraits d’extase sont des portraits de vie. Nous cherchons des gestes bruts, francs et subversifs, pour saisir la danse qui surprend le danseur, pour filmer l’expression d’un corps qui vit la danse.  DANSER BRUT veut relever un double défi : chorégraphier l’involontaire et filmer son surgissement. Écrire l’élan du geste, filmer la sortie de corps. Le projet fait de la caméra un témoin, un partenaire, un geste à part entière qui s’écrit avec le geste du danseur, dans l’écoute de sa dynamique. Mouvement d’une caméra mobile à la main, zoom, détails, gros plans, il s’agit de capter une sensation brute, une expression vive, un relâchement, pour dresser le portrait d’un danseur qui s’ignore. Cette sensation, nous la nommons vertige, ivresse. Tel est le projet de DANSER BRUT.

À travers l’épuisement, la répétition, le rythme, la chorégraphe composera des danses brèves, explosives ou hypnotiques, autour d’un geste unique, d’une action simple et radicale, des danses réduites à l’essentiel, pour donner à voir des gestes involontaires, gestes ordinaires devenus extraordinaires. 

DANSER BRUT poursuit le dialogue entamé par les deux artistes entre leurs médiums. Après avoir réalisé des captations des pièces de la chorégraphe, ils ont récemment tourné un « film de danse », à partir du solo FAON de la chorégraphe où la caméra dialogue sur scène avec la danseuse. Avec ce nouveau projet, nous voulons poursuivre l’expérimentation entre art visuel et art du geste en créant des danses originales, dans des espaces insolites et quotidiens, intérieurs et extérieurs, artistiques, urbains et naturels, vignettes ou série d’expériences filmées.