Projet artistique : écriture et réalisation d'une bande-dessinée sur la politique et les relations entre médias/politiciens/peuple. Ateliers pédagogiques : création d'un fanzine de bande-dessinée avec les élèves sur le thème de l'engagement citoyen.
"Monsieur le Président, c'est le bordel dans la cité!" : voici les premiers mots de la bande-dessinée que je suis en train d'écrire et pour laquelle je présente ma candidature à la résidence Création en cours. Mon premier album "De la chevalerie", publié en juin 2016 chez Atrabile, analysait avec un humour grinçant le fonctionnement d'une société médiévale archaïque et misogyne. "À la lumière de chapitres thématiques, comme autant de tableaux qui se succèdent, l’auteure démasque la démagogie et ses éléments de langage, la religion et son hypocrisie, l’esclavage au travail quand il ne s’appelait pas encore capitalisme, le dogme social de la famille et ses rôles prédéfinis, la guerre qui profite toujours aux puissants ou encore notre bonne vieille misogynie millénaire." (sur lemonde.fr, 29 juillet 2016, http://bandedessinee.blog.lemonde.fr/2016/07/29/au-temps-bordelique-de-la-chevalerie/) J'ai raconté dans "De la chevalerie" à la fois l'histoire collective (celle de la société dans son ensemble) et les histoires individuelles (celles de la famille royale, des paysans, du bouffon…), et j'ai voulu montrer comment l'une influence les autres. "Le trait schématique, relevé par un discours sophistiqué, évoque en filigrane une autre histoire de l’héroïsme, de la poursuite puérile du pouvoir et d’une difficile émancipation féminine." (Libération du 17 septembre 2016) J'aimerais, pour mon deuxième album, m'atteler à l'analyse de la politique du spectacle et de ses dérives populistes. J'ai co-créé à l'automne 2015 la revue Bien, monsieur., trimestriel de bande-dessinée politique. Notre ligne éditoriale est la suivante: raconter notre société sans révérence. Chaque auteur participant raconte sous forme d'une fiction d'une dizaine de pages un fait de société qui lui tient à cœur : le droit animal, les pressions sociales, la démagogie, le temps capitaliste, le droit à l'avortement, la guerre des drones, etc. J'ai entamé, dans les 5 premiers numéros de Bien, monsieur., une série d'histoires sur un président-plante en pot et ses ministres. Le président essuie crise sur crise, son conseiller tweete des blagues xénophobes pour le faire remonter dans l'opinion publique, le peuple peine à se mettre d'accord sur les conditions de sa révolution. J'y aborde également la vision à court terme en politique, les relations internationales et le droit de la guerre, l'utilisation de la peur par les politiciens –pour gouverner – et par les journalistes – pour vendre. Ces courtes histoires sont le début d'un récit plus large et développé. J'ai pour ambition d'interroger avec humour le système politique que nous connaissons et le rôle de l'individu dans la cité.
Seine-Saint-Denis
Par le(s) artiste(s)