visuel Anouck Lemarquis
©Demi Tour de France

Marie Bouthier

Demi Tour de France

Marie Bouthier vit entre l'île d'Oléron et Paris. Avant de se consacrer à la photographie, au son et aux images mouvantes, elle a étudié la peinture aux Beaux-Arts de Bordeaux. Médium qui lui a apporté cette notion du still-life en esquisse, puis en photographie. Chemin faisant, traversant sans cesse, les cinq cents kilomètres qui séparent Paris à Oléron, elle s'est sensibilisée à tous ces paysages transitoires, puis à cette architecture du futur, déjà surannée. Depuis 2013, avec son acolyte Anouck Lemarquis, rencontrée à Montréal, elles partagent et fondent le duo Demi Tour de France, avec ce fantasme de traverser la France, sans destination particulière, cartes routières dans la main. Créant ainsi leur vision de l'Aventure, le duo erre dans des zones non-balisées. Une errance romantique, dont la lenteur est une ode à la contemplation et leurs trouvailles un hymne à leur imagination.

Demi Tour de France est un projet multiforme qui cherche à adapter les médiums utilisés à partir de la question soulevée. Basant son projet initial autour de la photographie et des territoires physiques et/ou virtuels, le duo s’interroge en parallèle sur comment adapter un médium particulier à une situation donnée.
Ce projet débuté en 2013, se veut être une radiographie documentaire - parfois fantasmagorique - du territoire sur le long cours, où l’expérience de l’espace est l’égale d’un résultat aux multiples géométries. DTDF arpente les aspérités des territoires, conteste le réel et dresse le portrait d’une France du quotidien à travers une forme d’errance poétique, à la rencontre des paysages et de ceux qui les constituent.
La naissance du projet s’est dans un premier temps articulée autour de la traversée des paysages français au bord d’une Opel « Zafiro ». Aujourd'hui, le duo délaisse quelque peu la voiture pour se tourner vers des mobilités plus douces, des formes de travail plus lentes. L’immersion dans le territoire n’est plus forcément liée à une traversée véhiculée mais peut devenir le point de départ d’une recherche expérimentale, un camp de base pour y installer son bivouac et arpenter le territoire par la marche, à l’écoute des récits et mythologies des régions visitées.
En traitant la question de l’espace et du paysage, DTDF est toujours confronté dans son travail à la question de la forme et à la manière de la développer. Au-delà de l’image, le duo cherche à repenser les thématiques spatiales du point de vue de l’expérience, du récit et de la manière de les retranscrire au mieux en interrogeant la question du support. Ainsi tel projet pourra prendre la forme d’un projet d’édition, tel autre celui d’une série de sculptures, d’installations in-situ ou de vidéos. Il s’agit dans tous les cas de considérer la photographie au-delà de son traitement classique, voire de son espace sémantique.