Sortie à Arpenans, récolte de mots et de matières naturelles
Nous nous rassemblons
On va lire et raconter
Des histoires d’enfants
(Sara)
Chère Violaine,
Il faut que je te raconte un petit peu ce qu’il s’est passé il y a quelques mois. En février, nous sommes arrivées en Haute-Saône, proche de Lure. A l’école de Roye, nous t’avons présenté aux CM2 : Qui es-tu ? Où es-tu ? Ils ont tenté de te dessiner sans te connaître. Une fille poilue, cela ne court pas les rues. Ils ont tenté de t’écrire sans te connaître non plus. Une fille poilue, cela amuse au début, cela dégoûte aussi. Tu es vite renommée Miss Dégoûtante, Miss cracra et on en passe. Ils ont dit : est-ce que tu existes ? Tu es peut-être un monstre ? C’est vrai Violaine, que tu n’es pas facile à cerner, et malgré tes esquisses dans les mots de Nancy Huston, on peut facilement rire de toi, de ta mauvaise éducation, de tes traits pas lisses, de tes poils qui dépassent. Tu n’es pourtant pas que ça, mais pour les enfants, il est encore trop tôt.
Présence d’oiseaux
La fille poilue pousse des cris
La nature est calme
(Lorenzo)
Sent vraiment très fort
Fille poilue à l’abandon
Faut faire quelque chose
(Thomas)
Le vendredi, nous partons à Arpenans. Peu loin de Roye, c’est un hameau verdoyant, où nous monterons une grande colline, traverserons la forêt et verrons s’esquisser le relief haut-saônois. Les enfants récoltent des mots du vivant pour écrire des poèmes et récoltent des matières de la nature pour créer des costumes. L’après-midi, dans un grand pré, ils écrivent des haïkus et font se rencontrer la forêt, les animaux et La Fille Poilue. Violaine, tu apparais peu à peu.
La fille Violaine
Elle est différente
Elle ne se nettoie jamais
Les autres la poussent vite
(Kyméo)
À force de patience
Elle devient plus hygiénique
Et plus fiable
(Mirac)