L'état des lieux de nos recherches

Jour 7. L'état des lieux

Publié par Marine Le Thellec

Journal du projet

Lundi 15 avril

Je retrouve les enfants à 14h30, après leur initiation au breton. Aujourd’hui, on fait l’état des lieux de nos recherches, des multiples portes que l’on a ouvertes, et des découvertes faites depuis une dizaine de jours. C’est l’occasion pour moi de leur rappeler les faits : depuis que je suis là, on mène ensemble une sorte d’enquête sur le remembrement agricole, notamment à Gourlizon. L’idée ensuite, c’est de produire ensemble un journal qui va rendre compte de notre enquête et de ce qu’on a appris. Ce travail c’est aussi une manière pour moi de leur faire toucher du doigt une partie de ma pratique, de ma manière de travailler, c’est ce qu’on appelle aussi la démarche artistique. En l’occurence, je me documente beaucoup avant de produire des formes, des dessins. Et je m’intéresse à l’histoire. Je leur explique aussi que souvent, au cours de ma démarche, il y a un moment où je fais un état des lieux des avancées. De ce que j’ai, de ce que je n’ai pas et de ce que j’aimerai avoir. C’est aussi un moment où je peux réfléchir à la forme que pourront prendre mes recherches.

Je leur propose donc de faire cet état des lieux ensemble. Sur le tableau, deux colonnes se dessinent : ce qu’on a et ce qu’on aimerait avoir. On commence à lister. À gauche j’aimante : la retranscription de la voix off du film, les images du film, le répertoire d’outils, de machines, de métiers, de matières premières, de lieux, mais aussi le cadastre, les dessins. Je note « le reportage radio », « le registre du remembrement », « le prospectus », etc. Et à droite : « faire d’autres dessins », « récolter des témoignages », « écrire un article sur le documentaire », « dessiner une carte de Gourlizon », « confronter les cartes des différentes époques », je suggère que ça serait pas mal qu’on ait une frise chronologique, ça c’est après que Maël ait situé le cadastre napoléonien en 1980. L’idée de constituer un lexique avec tout le vocabulaire appris nous apparaît aussi plus tard dans la séance.

Avec l’instituteur, nous leur proposons ensuite de rédiger un texte par deux, qui reviendrait sur toutes les étapes de notre enquête jusque là, de ce qu’ils ont fait depuis que je suis là. C’est un exercice de rédaction difficile pour elleux. Il faut à la fois faire un travail d’analyse, de synthèse, rédiger des phrases qui font sens, et surtout produire un texte qui rende accessible ce qu’iels ont fait jusque là sans que le lecteur connaisse quoi que ce soit de notre atelier. Pour l’instant, on n’y est pas encore, les textes sont encore trop obscurs si l’on n’a pas fait l’atelier avec elleux, iels ont encore un peu de mal à rentrer dans les détails. La fin de la journée vient clôturer la séance.

Les Ateliers Médicis seront fermés au public du 21 décembre au soir au 5 janvier inclus.