Un fleuve, des territoires, le Fiumé Seccu

Un projet de Philippe Gaubert

Avec :

Groupe scolaire de Trova - Alata

Création en cours

Arts plastiques Arts visuels Photographie

Les hommes depuis fort longtemps, produisent, utilisent, aménagent et se représentent l’espace. Aujourd’hui cette activité, bien que moins importante, est toujours présente. Je souhaite réaliser un travail photographique sur ce fleuve, ses berges et sur ses différents territoires/paysages, quelle est cet espace, imaginaire spatial ou pas, cette « frontière » entre la ruralité et l’urbanité ? Entrevoir la relation entre l’homme et son environnement, l’homme et la terre. A travers ce projet j’envisage de sauvegarder ces paysages habités ou non, un patrimoine à faire connaître à tous, autour du fleuve. Les paysages/territoires du fleuve Fiumé Seccu doivent se découvrir, se raconter, se contempler...Je vais arpenter pendant une année ce fleuve, à la recherche, de points de vue, des différentes ambiances de lumière, de paysage, afin d’avoir une représentation des différentes saisons, qui refléterons les traces de l’homme dans le paysage. Ce projet sera réalisé en moyen format (négatif noir et blanc de format 6x7 cm), outre l’esthétique particulière qu’apporte ce format, il va aussi me permettre d’identifier plusieurs points de vues, de prendre le temps, de m’imprégner dans ce territoire, afin de faire dialoguer de façon pertinente une interprétation du réel et une matière photographique. Une sélection de cette collection d’images sera par la suite présentée sous forme d’exposition itinérante dans les différentes communes de la Balagne…Un corpus photographique sous forme de fichiers numérique, sera mis à disposition pour différents publics, étudiants, universitaires, chercheurs, (université ou/et au Musée de la Corse, Centre Méditerranéen de la Photographie).

Motivations et intentions :

Engagé, dans une pratique photographique d’auteur, de style documentaire social depuis vingt cinq ans, dont dix sept à Madagascar et huit à l’île de la Réunion, et après avoir réalisé de nombreuses expositions et travaux dans l’Océan Indien et ailleurs, c’est une nouvelle histoire que je souhaite mettre en œuvre. Nous revenons en Europe et nous nous installons dans le village d’où je suis originaire à Calenzana. Lorsque j'étais enfant nous venions passer trois mois de vacances au village de Calenzana, à l’époque dans les années soixante dix, il n'y avait pas de salle de bains chez nous. Aux beaux jours, ma mère me lavait au fleuve. Elle me posait sur une grande pierre, au bord de l'eau. Pendant ce temps elle lavait le linge…

Mon père lui, m'emmenait souvent pêcher le long du fleuve, c'est lui qui m'a appris…Plus tard adolescent c’est entre amis, que nous allions nous promener et nous baigner, un jour au « pozzu mulinu », un autre au « pozzu di l’infernu », ici, tous les trous d'eau ont un nom. Lors de mon retour au village ce mois de juillet, tous ces souvenirs d’enfance ont refait surface et m’ont donné, l’envie et le désir de réaliser ce projet photographique sur le Fumié Seccu .
Le Fumié Seccu a toujours été une source d’activité humaine très importante, de sa source à 1045 m sur le « Pinto », à son embouchure sur la plage de St Restitude. Il parcourt une quinzaine de kilomètres, des hauteurs de Calenzana au bord de mer à Calvi. En traversant la commune de Zilia, Montemaggiore et de Lumio.
Les richesses patrimoniales de ce fleuve, sont multiples, lieux de cultes religieux (St Restitude), oliveraies, jardins, vignes, anciennes bergeries, fabrique d’huile, 21 moulins, ponts, embarcadères, anciens bacs… L’approche historique, depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, permet de voir toute la complexité et l’évolution des paysages et des rapports hommes fleuve. Ces sites sont liés aux premières pratiques agricoles de l’ile, ils ont une importance culturelle patrimoniale, un lieu de culture et de spiritualité.

Engagé depuis de nombreuses années dans la transmission de mon savoir faire et savoir être comme photographe, j'interviens régulièrement en milieu scolaire à travers différents projets (Ateliers Ecritures de lumières DRAC Réunion, Workshop et Atelier de Recherche en Création à l'Ecole Supérieure des Arts à l'île de la Réunion...). Je souhaite transmettre cette passion, faire découvrir un métier, à travers une première approche autour de la création d'un projet photographique sur le paysage par les élèves.