Dispositif de field recording positionné sur le bord d'une falaise islandaise du Djúpavogshreppur Sveitarfélagið.

Terrain d’entente

Un projet de Talita Otović Paul Lajus

Avec :

École élémentaire Le Perry - Saint-Mary

Création en cours

Musique Field-recording.

Terrain d'entente propose une ré-appropriation des espaces et de leurs récits à travers le son. Il met au sein du processus de recherche et de création le "field recording" ou enregistrement de terrain. Ce procédé d'enregistrement hors studio met au centre de la captation les sons de la nature et de l'humain. A travers les relevés sonores captés dans les différents environnements, les sons seront retranscris, amplifiés, modulés, distordus... La phase de recherche impliquera une sélection des environnements de captation et des meilleurs moyens techniques d'y récolter le son, de le moduler ainsi que de le donner à être écouté. Dans ce processus, le projet initiera les élèves à une compréhension de la matière sonore qui les entoure mais également à expérimenter ses possibles grâce aux dispositifs que nous auront conçus comme outils de recherche.

Le projet Terrain d'entente s'implante à la croisée de nos ambitions de retranscription du monde. Qu'il s'agisse de mon parcours ou de celui de Paul, nous nous sommes orientés progressivement vers des expériences nous permettant de collecter les données des paysages qui nous entourent. Par le son, par la vidéo, par la photo, mais tout d'abord pas la rencontre, l'écoute du récit de l'autre, l'attention portée aux détails environnants. C'est une question que nous nous posons souvent : comment donner à l'autre ce que nous avons pu recevoir du monde? Cette question en pose un tas d'autre : comment retranscrire le réçit d'un lieu, d'une personne? Comment illustrer sa complexité en la rendant accessible? Nos motivations tournent autour de ces questionnement et en tant qu'artistes nous nous efforçons de mettre en jeu notre sensibilité, mais également notre technique pour trouver des éléments de réponses, des éléments qui se manifestent dans chacune des pièces que nous donnons à entendre et à voir. La motivation de ce projet est de se plonger pleinement dans la matière sonore pour raconter le récit des espaces et de ce qu'ils contiennent : des êtres, des mouvements, des imprévus... Raconter ces récits avec les sons collectés in situ qui demeurent la base la plus fidèle pour les retranscrire, ceci à l'aide du field-recording. Le bruit d'un pas dans une flaque d'eau, celui d'une fenêtre qui grince, celui des voitures qui passent à toute vitesse. Tous ces éléments composent un environnement, une histoire, une archive. Le travail d'entendre et d'écoute est celui que nous pratiquons tous les jours sans même nous en rendre compte, celui-ci est la base de notre travail, de nos réflexions, de notre avancement dans la compréhension de ce qui nous entoure. Nous aimerions le questionner personnellement mais également donner la possibilité aux élèves de le faire. A cet âge ils commencent petit à petit à développer leurs manières de communiquer, en faisant avec les autres, en s'instruisant, en maîtrisant l'art du langage ou plutôt des langages. Autant d'éléments qui leur permettront plus tard de s'exprimer et d'affirmer ceux qu'ils veulent être. Ce developpement passe par les réçits qu'ils reçoivent : les contes, les poésies, les histoires. Puis les réçits qu'ils conçoivent lorsqu'ils utilisent les mots et la parole pour raconter leurs journées, leurs histoires, ce qu'ils ressentent. C'est dans ce cadre d'écoute, d'archivage et de retranscription du réçit que nous aimerions leur proposer le médium sonore. Leur donner les clés pour écouter et entendre. Leur proposer d'écrire une histoire non pas avec les mots, mais avec les sons de leur quotidien, qu'il pourront organiser de la même manière que l'on organise des mots dans une phrase et moduler de la même manière que l'on trouve un synonyme pour dire une chose autrement.