Sympoiesis

Sympoïésis porte une attention particulière à des formes d’alliances interspécifiques et à la fabulation de nouveaux récits qui visent à déconstruire les frontières entre les règnes terrestres mais aussi entre le corps humain et le monde vivant avec lequel il interagit. Ces récits cherchent à souligner l’importance d’une relecture féministe de l’évolution comme le résultat d’un processus de coopération non compétitive. Avec qui faisons-nous monde, faisons-nous corps ? A quel point nos corps sont-ils mutants ? Que deviennent les molécules des autres corps que l’on respire à l’intérieur de nos propres corps ? Les différents corps en nous nous transforment-ils ? De quelles métamorphoses, quelles chimères sommes-nous l’évolution ? Le projet convoque des devenirs-hybrides, des devenirs-substances, des devenirs-troubles qui s’échappent des classifications du vivant minutieusement établies par les sciences et mettent au jour des relations d’échange, d'interdépendance et les métamorphoses qui adviennent dans les interstices. Des récits dont les protagonistes sont des peaux mutantes ; où les particules, molécules, minéraux, micro-organismes, symbiotes, parasites et atomes composant tout être – vivant et non-vivant – se meuvent et se muent sans cesse. Sympoïésis explore différents chemins où les essences, les espèces et les identités se mélangent : les peaux des unes devenant les peaux des autres. Par les molécules que l’on inspire, les histoires que l’on traverse et sème, les révolutions qui font rage en nous et hors nous : nos épidermes tissent et se (dé)lient perpétuellement, se métamorphosant à l’infini. A toutes ces choses que l’on se donne et s’échange mutuellement sans le percevoir nous devons l’orchestration des modifications imperceptibles de nos êtres qui nous transforment toujours un peu plus, vers les chimères que nous serons et que nous sommes déjà, faites de toustes à la fois. Les ateliers sont autant d'invitations à inventer de nouvelles relations avec la faune, la flore et plus encore, dans le but de recréer les liens magiques que nous avons perdu, pour faire monde commun.