Pierre, Feuille, Spatule est un projet de sculpture d’usage, il est imaginé comme un projet hybride à la croisée de l’art et du design. Le mobilier est une porte d’entrée, par là il est surtout question d’interroger notre environnement, comment pouvons-nous le façonner? Comment nous façonne-t-il?
Melissa Mariller mène un travail plastique et théorique qui repose sur le rapport particulier qu’elle entretient avec la matière. Hélène Hulak travaille les couleurs et les formes. Ensemble, elles mettent en place la création d’objets sculpturaux d’usage.
Il est prévu de travailler d’abord en peinture, avec le corps, puis en maquette. Il sera question de modeler, de peindre, de réfléchir à son rapport corporel aux objets et au mobilier. Les artistes réaliseront le passage de l’objet maquette à un objet à l’échelle finale.
Pierre, Feuille, Spatule est un projet de sculpture d’usage ou de mobilier sculptural. Pierre, Feuille, Spatule est imaginé comme un projet hybride à la croisée de l’art et du design. Le mobilier est une porte d’entrée, par là il est surtout question d’interroger notre environnement, comment pouvons-nous le façonner? Comment nous façonne-t-il? Comment des usages qui nous paraissent évidents peuvent être remis en perspective? C’est aussi l’occasion de s’interroger sur les différentes échelles d'environnement. (chez soi, la ville, la planète…)
La résidence de Création en cours intervient au cours de la préparation d’une exposition en duo, premier projet de la collaboration entre Mélissa Mariller et Hélène Hulak, prévue à Lyon en 2022. Si le mobilier-scupture créé lors de la résidence est prévu pour rester dans l’école, cette résidence sera l'occasion d’expérimenter autour de ces notions et de tester nos concepts avec l’intervention des enfants.
Ces sculptures seront à leur usage. Assise de préau ou de bibliothèque, coin repos de salle de classe… Si nous souhaitons travailler sur la fonction de l’assise, la destination précise de ces sculptures sera à choisir avec les écoles.
L'école est peut-être le premier lieu où nous apprenons à être assis sur une chaise aussi longtemps.
Naturel pour certains, beaucoup plus compliqué pour d'autres. La chaise d'école semble nous dire de façon univoque comment nous devons être assis. Le point de départ du travail serait de réfléchir à cette question de l'assise, comment être assis ? Comment être installé ? Différents types d'assises implique t'ils différents usages, différentes sensations, différentes dispositions (intellectuelles, attentionnelles...) ? En s'appuyant sur le travail de designers (Max Lamb, Yasmine Bawa) architectes (Le Corbusier, Jean Benoît Vétillard.. ), mais aussi artistes (Erwin Wurm, Mona Hatoum, Zsofia Keresztes...), nous commencerons par réfléchir à la notion d'usage et de forme. Il sera question aussi de la destination de ces mobiliers, à qui servent-ils ? Où seront-ils placés dans l'école ? Car la notion d'usage est étayée par la question du lieu.
La création de ce mobilier sera abordée par le biais de la sculpture. Si Mélissa Mariller à une formation en design d'espace, son travail s'apparente plus à de la sculpture avec usage. Hélène Hulak, elle, est artiste plasticienne. Il sera avant tout question de forme et de couleurs.
Après une première étape de réflexion, il est prévu de commencer le travail de forme par un travail de peinture utilisant le corps. À l’aide d’empreintes de mains, de pieds, etc en peinture, à l’image des « Anthropométrie » de Klein, il sera question de réfléchir avec le corps à une forme pour le corps.
Suite à cela, il est prévu de se mettre au travail à travers la notion de modelage et de maquette. Nous travaillerons les formes à l'aide de pâte à modeler ou de terre, afin de penser des formes souples, émanant du travail corporel. Les enfants réaliseront un travail préparatoire grâce au modelage et commenceront à façonner et proposer de potentielles formes d’assises, en s’inspirant de leurs empreintes pour passer de la 2D à la 3D.
Une fois le travail de maquette accompli, il sera temps de transformer ces maquettes à l’échelle du mobilier. Ce travail se fera en atelier, dans un espace au sein de l’école, mais sans la participation active des jeunes. Bien qu’évidemment l’atelier reste ouvert aux visites et puisse permettre à tous les usagers de l’école de voir le travail en construction. La réalisation formelle de leurs assises se fera par modelage d’une matière naturelle, le bloc de chanvre, matériaux généralement utilisé en maçonnerie et ici détourné.
Après ce travail de structure, il sera temps de penser au revêtement et à la couleur. Nous retournons à cette occasion dans les salles de classe, et travaillons à nouveau avec les élèves pour peindre les maquettes de terre crue. Suite à ce travail de mise en couleur, nous pourrons travailler l’enduit des formes réalisées en s’inspirant des jeux de couleur réalisés par les enfants.
Ce projet de création de mobilier anthropomorphe est pensé comme une fusion de nos deux domaines de travail. Cette collaboration est une articulation plastique et théorique entre nos recherches ; la sculpture de mobilier du côté de Mélissa, et les collages féministes d’Hélène.
Ainsi, nous souhaitons développer un ensemble d’assises, que nous appellerons sculptures d’usage, modelé par les mains des enfants assistées des nôtres.
Diplômées des beaux-arts de Lyon en 2016 et 2018, Mélissa et Hélène ont partagé les mêmes ateliers entre 2018 et 2020, et décident de fonder ensemble une association d’artistes afin de monter leur propre espace de travail à Lyon en 2020. Le projet Montebello voit le jour en avril 2021 et naît la première collaboration entre elles dans le cadre d’une exposition pour le lieu d’art contemporain Kommet à Lyon en 2022. Un travail de paravent, mêlant structures métalliques et collages textiles, qui annonce les prémices d’une collaboration en duo. Proposer un projet ensemble pour création en cours nous permettrait d’explorer une facette supplémentaire de cette collaboration autour d’un objet de mobilier commun dans les écoles ; la chaise. Questionner cet objet courant par le biais de la sculpture nous amène à questionner sa forme, mais aussi son usage. Alors que cet objet est conventionnellement plutôt rigide, pieds et dossiers verticaux, assises horizontales parallèles au sol, nous souhaitons amener les enfants à se détacher de la vision archétypale de la chaise, et les inviter à s’en emparer comme d’un terrain de jeux anthropomorphe.
Les enjeux de ce projet sont donc pour les jeunes d’apprendre à questionner leur environnement et puis d’expérimenter le passage de l’objet maquette à un objet à leur taille. Pour nous, ce sera l’occasion d’ancrer notre collaboration, d’expérimenter des techniques de construction, pour Hélène de rentrer dans le travail du volume et du mobilier et pour Mélissa de s’ouvrir au travail de la couleur afin d’ancrer notre collaboration.
Par le(s) artiste(s)
En raison du mouvement de grève jeudi 23 mars, les Ateliers Médicis sont fermés au public.
Vous pouvez téléphoner au 01 58 31 11 00.