"PAS SI LOIN, SUR L'AUTRE PLANETE" est une mini science-fiction qui propose un voyage pour la planète Mars, une science-fiction expérimentale et « low tech », une parodie de la conquête martienne orchestrée par les enfants. Cette fiction menée par des enfants de dix ans prend le contre-pied humoristique de cette soif insatiable de conquête, d’appropriation, de possession.
L’idée est de faire se questionner sur la notion de l’ « ailleurs », d’espaces inconnus ou fantasmés, et d’aboutir à la création d’un espace fictif, leur propre Mars. L’implication est non seulement plastique (objets, dessin, scénographie) mais aussi performative : chacun se crée un personnage et l’implantation sur Mars donnera lieu à un clip vidéo.
L’homme manque d’espace, il s’en persuade. Il veut posséder… posséder un bout de terre, un enclos, une tombe, une vache, une voiture ou encore une étoile (voir le site buyastar.com). Mais qu’est-il encore possible de conquérir aujourd’hui ? Existe-t-il encore des terres vierges sur lesquelles planter son drapeau ? Une étoile? une planète ? Demain, peut-être : Mars…
Dans cette science-fiction expérimentale, l’idée est de partir de cette soif démesurée de conquête spatiale, de « jouer le jeu » de cette folie et de l’utiliser comme une source infinie pour imaginer un monde… fait de montagnes, de volcans, de cratères, de canyons immensément profonds, créer ce monde, et le conquérir.
Mars est la première planète en vue pour une éventuelle colonisation. Elle est considérée comme solution envisageable à la survie de l’humanité. C’est une terre nouvelle, l’utopie d’un ailleurs potentiellement accessible à l’Homme. Plastiquement, l’imaginaire martien est très riche et ouvre aujourd’hui sur un imaginaire universel. Déjà dans les années 1950, Ray Bradbury nous faisait fantasmer Mars comme un éventuel double de la Terre, il y décrit des paysages incroyables où les montagnes sont bleues et les collines rouges.
L’une des motivations de ce projet est de confronter les besoins, problématiques de survie, actions (passées, présentes), rêves de l’humanité, à l’avenir, un avenir né des regards d’enfants. Quelle peut être la création qu’ils vont imaginer, quel monde nouveau vont-ils rêver, quels peuvent être les moyens qu’ils vont inventer pour le faire naître, quels erreurs ou excès vont-ils s’interdire, quelles libertés vont-ils se donner, voire quelles solutions seront-ils capables de trouver à la nature intrinsèquement destructrice de la conquête ?
L’utilisation du terme « low tech » évoqué plus haut fait écho à une sorte de retour aux indispensables, au « réellement utile ». C’est aussi l’idée d’un retour au sensible, aux basiques, à la représentation de la nature. Sur Mars, il n’y a, pour l’instant, que des roches et des montagnes. Face donc à la folie technologique actuelle, c’est une opportunité de ré-imaginer le monde.
Qu’est-ce que les enfants souhaiteraient et ne souhaiteraient pas trouver sur Mars? De quoi a-t-on besoin dans un autre monde ? (cf. pyramide des besoins).
Par le(s) artiste(s)