« Les maisons sans murs » est une proposition d’appréhension de nos mouvements quotidiens. En partant de nos circulations contenues dans les architectures, frôlant notre mobilier et les gestes dessinés pour attraper nos objets. Nous allons créer plusieurs espaces au sein d’une pièce, y construire des tipis, dans lesquels nous agencerons du mobilier et des objets que nous fabriquerons. Ceci afin de comprendre comment une architecture se met en place, pour que les élèves observent mieux nos circulations. Comprendre les espaces que l’on traverse, les maisons et les tables peuvent s’inverser avec les enfants. Une cabane peut se former sous une table avec un drap. C’est une question d’échelle, est-ce que l’on n’oublie pas les murs de nos architectures nous protégeant des intempéries ? Construire, habiter ou agencer un intérieur sont des questions de la sphère domestique autant que dans l’art contemporain. Ainsi nous construirons notre espace d’exposition.
Lors de la résidence « Création en cours », je souhaiterais développer avec les élèves des éléments pour faire faire une exposition et des éditions qui en feront partie. Nous allons mettre en place des tentes pour accueillir les objets que nous avons produits en se posant la question de comment nos corps et nos mouvements se placent autour de ceux-ci. Pourquoi ne pas modifier les objets pour les appréhender autrement? Par exemple changer la forme de l’anse d’une tasse, nous verrons l’utilité du design en rapport à la flexibilité, ici, de notre poignet. Les objets que j’observe sont soit achetés, soit récoltés. Je dirais ici que leurs contours sont bien définis, derrière ces formes-ci se trouve tout un schéma d’ingénierie, une énergie est déployée pour que cette forme glisse sous notre regard, nos sensations y sont dirigées. L’air ambiant les maintient par un chemin très calculé. Nous allons tenter de regarder autrement. Il y a aussi les objets fabriqués, qui peuvent être plus rugueux, qui accrochent le regard, dont le schéma interne n’est pas celui des objets que l’on côtoie quotidiennement. Il y a des objets calmes et d’autres plus vibrants. C’est cette relation que je cherche à mettre en avant. Ce qui m’intéresse c’est comment les matières s’incarnent en leur donnant forme ; comment les formes résonnent entre elles. J’amène aussi l’agencement se ces espaces-bulles vers l’observation de nos tics ou habitudes, dans le sens où nous mettons en place des organisations chez nous. J’aime reprendre certains de ces mouvements liés au corps dans les intérieurs et à une sorte d’intimité, d’automatismes. Faire vibrer un espace de monstration. Comme une pile de pièces de monnaies qui reste sur le bord d’un meuble, elle prend petit à petit sa place. C’est aussi une sorte d’étude du geste qui se passe autour de l’objet et de nos circulations dans une architecture. La manière dont l’air épouse les formes et les fait résonner. En parallèle à ces réflexions avec les élèves, je souhaiterais également produire le système d’éclairage, plutôt mobile comme des lampes d’appoints et non des lustres qui éclairent en douches au-dessus des objets, cela s’ajoutera à nos constructions. J’aimerais que cette installation fasse l’objet d’une exposition à la fin de cette expérience. Il y aura aussi tout au long de nos actions une documentation photographique cadrée autour de nos mains qui se retrouvera dans des éditions consultables dans l’installation finale, il y en aura le nombre d’élève pour que chacun reparte avec une trace de cette expérience.
Jura
Par le(s) artiste(s)
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