En écrivant Les étincelles, Héloïse Desrivières explore des figures d'animaux fantastiques. La Loutre-Forêt, le Scarabée-Caverne ou la Manchot-Tornade font face à des difficultés, des angoisses, des discriminations. Parmi eux, la petite Gnou-Soleil qui, par peur de l'obscurité, se met à courir tellement vite autour de la terre qu'elle découvre l'électricité.
Par cette mosaïque d'histoires poétiques et engagées, Héloïse Desrivières souhaite contribuer à la constitution d’un imaginaire non-racisé et non-violent qui décloisonne les stéréotypes de classe et de genre à travers l’élaboration d’un univers féérique, joyeux et émancipateur.
Héloïse Desrivières partagera avec les enfants toutes les étapes de l'écriture : documentation, lecture, rêverie, construction du personnage, dessin d'environnement, ébauche de narration, tentatives littéraires... pour qu'ils suivent le processus littéraire en acolytes, et écrivent avec elle, par petits groupes, leurs contes des étincelles.
Parce qu’il me paraît aujourd’hui indispensable de proposer aux enfants des utopies aux accents positifs et inclusifs, Les Étincelles constituent un ensemble de contes et de pièces de théâtre destiné.e.s à la jeunesse (maternelle et élémentaire). Je veux que chaque histoire soit comme une étincelle qui jaillit au contact de deux corps : celui de l'artiste-écrivaine et celui de l'enfant-lecteur.rice. Avec mes mots, j'espère faire voyager les enfants dans des mondes de merveilles et de possibles
Avec ces histoires courtes, je veux créer des mondes féériques et inventer des personnages fantastiques pour permettre aux enfants d'appréhender leur réalité sous un angle nouveau. En écrivant de la littérature jeunesse, je veux m’émanciper de adultes que je suis devenue pour retrouver mon innocence et mon courage de petite fille. Être régulièrement en contact avec des enfants, tester mes histoires avec eux, confronter leurs imaginaires au mien et plonger dans les mots et la fiction me permettra de créer en défendant des valeurs qui me sont chères.
Je dois que la littérature a pouvoir d’ouvrir des champs, de renverser des systèmes de valeurs, et d'offrir la liberté à celui ou celle qui la pratique et c'est cela que je veux mettre en partage.
Les Étincelles s'emparent d'histoires de petits animaux-éléments qui apprivoisent leurs difficultés et dépassent les obstacles qu'ils rencontrent. En cela, ils sont des êtres extra-ordinaires qui deviennent créateur·trice·s à part entière de leur environnement. Je souhaite trouver les mots du parcours de l’inhibition à l’émancipation à travers les figures de Manchot-Tornade, de Scarabée-Caverne et de Gnou-Soleil. Je ne sais pas encore combien de conte il y aura dans les étincelles, cela dépendra de leur longueur et de leur traitement littéraire.
J'aurai à cœur de créer un ensemble cohérent de nouvelles légendes qui favorise le déploiement de mythes contemporains adaptés au monde en mutation dans lequel évoluent les enfants. Le plaisir de raconter des histoires et d’inventer des personnages et leur destinée fantastique sera le cap de mon travail. Littérairement, chaque conte s’aventurera dans une langue simple et poétique élaborée à partir du corps de chaque animal fantastique.
Voici deux synopsis de contes qui feront probablement partie les Étincelles. Ceux-ci ne sont pas encore "écrits", je vous livre juste un brouillon de l'histoire potentielle, ce qu'elle pourrait raconter... mais qui ne pourra avoir lieu qu'une fois discutée avec les enfants.
synopsis de Manchot-Tornade
Il était une fois une jeune manchot qui était très méchante, très très méchante. Elle tapait sur tout ce qui était autour d’elle : ses camarades, ses parents, ses jouets. Sur tout, absolument tout. Elle faisait peur à tout le monde. À force, plus personne ne voulait l’approcher. Alors, elle se renferma sur elle-même. Et ses ailes devinrent totalement incontrôlables et se mirent à frapper la petite manchot elle-même. Elle ne savait plus quoi faire pour calmer ses ailes, et moins elle savait quoi faire, plus ses ailes frappaient fort. Un jour, elle décida de leur parler pour avoir des explications. C’était pas évident d’ouvrir le dialogue avec des ailes enragées mais, petit à petit, elles se mirent à bouger plus doucement, à trouver de la souplesse et du rebond, à s’éveiller à d’autres mouvements. Les ailes commencèrent à se lever. Elles soufflèrent à l’oreille de la jeune manchot qu’elles n’étaient pas méchantes mais juste très en colère. Et elles continuèrent à sa lever et commencèrent à protester, à manifester, à exprimer leur mécontentement. La colère se transforma en revendications et la voix de la jeune manchot devint porte-parole. Son espace de vie, sa banquise était en train de fondre et ses ailes n’avaient plus la place de se déployer. Et tandis que la jeune Manchot réussissait à exprimer sa colère, tous les autres jeunes manchots alentours vinrent la voir parce que leur ailes aussi avaient irrémédiablement envie de se mettre en mouvement. Ils voulaient tous avoir la place de vivre et pour cela se mirent à protester. C’est comme ça que la jeune manchot devint la Manchot-Tornade, meneuse de la danse des mécontentements et de la défense de l’environnement.
synopsis de Gnou-Soleil
Il était une fois petite gnou qui avait peur de l’obscurité. Dès que la lumière disparaissait, elle se mettait en boule et ne bougeait plus. Un jour, elle décida de prendre les devants et de ne pas attendre que la nuit arrive. Alors, à la pointe du jour, elle s’est mise à courir. Droit et très vite. Toujours tout droit. Toujours très vite et toujours dans la même direction. Rien ne l’arrêtait dans sa course et le temps passait. Elle ramassait des fruits aux arbres en passant. Elle ouvrait la bouche quand la pluie tombait, mais jamais, au grand jamais, elle ne s’arrêtait de courir. Elle n’était jamais fatiguée. À force de courir, elle allait de plus en plus vite et ses sabots contre le sol faisait des étincelles. De telle sorte que quand on la voyait passer, on voyait des rayons de lumières. Et toujours tout droit très vite tout autour de la terre, les étincelles de la petite gnou devinrent des traits de lumière continus. La petite gnou venait de découvrir comment fabriquer de l’électricité. Sa crinière s’allongea et se mit à voler derrière elle en aérodynamie. Ses sabots contre la terre lancèrent des flashs de plus en plus vifs et quand la petite gnou arriva devant la mer elle pris un élan incroyable, ses jambes pédalèrent dans le vide, la petite gnou s’envola. Ses cornes la guidèrent et petit à petit elle se hissa tout en haut du ciel pour devenir le soleil et montrer à la nuit et aux constellations d’étoiles comment faire pour que la terre continue de tourner.
Yonne