Le projet Département des Évanouis est un institut fictif, hybride et nomade qui s’apparente à un musée imaginaire. L’activité du département consiste à entreprendre des recherches au plus près de l’histoire. Procédant par fouilles. Autour d’objets, de personnes, de lieux ou d’évènements qui témoignent d’un passé proche de se dérober. Le département intervient là où le mystère existe, dès lors que l’image est manquante ou que le récit est étouffé. Le département est également un lieu de recherche, où l’on se questionne sur le folklore, sur la manière de le revaloriser. Au sein du département la fiction apparait comme un dispositif pour générer des imaginaires, combler les lacunes du réel, permettre une transmission, et donner la possibilité aux élèves de s’approprier ces héritages. Basculant entre des temps d’enquêtes, et des temps de production destinés aux divers ateliers. L’aboutissement de cette résidence se fera sous la forme d’un guide construit avec les élèves et les intervenants.
Le projet que je souhaite déployer pour l’appel à résidence Création en cours se noue à un projet antérieur qui s’intitule Le département des évanouis. Construit courant 2020 lors de mon DNSEP à l’École Supérieur d’Art et de Design •Grenoble •Valence, le département des évanouis est un institut fictif, hybride et nomade qui s’apparente à un musée imaginaire. L’activité du département consiste à entreprendre des recherches au près de l’histoire. Procédant par fouilles. Autour d’objets, de personnes, de lieux ou d’évènements qui témoignent d’un passé proche de se dérober.
Pour cette nouvelle fouille du Département des Évanouis j’aimerais axer ma recherche sur la collection de livre Les Guides Noirs. Édités dans les années 1970 aux éditions Tchou, le projet est initié par Claude Tchou qui fut également l’investigateur avec Louis Gérin en 1949 du fameux Club du livre du mois. Dans cette même volonté de produire des ouvrages de qualités tant bien dans le contenu que dans l’aspect physique du livre, les Guides Noirs héritent du savoir-faire de leur éditeur. À la direction, nous trouvons également le nom de François Caradec, personnalité connu du monde littéraire pour ses écrits sur Lautréamont, Raymond Roussel, ou Alfred Jarry, et également régent du collège de Pataphysique ainsi que membre de l’Oulipo.
Ma première rencontre avec ces guides eu lieu il y a 2 ans, où par chance dans une librairie valentinoise je tombais sur une version livre de poche d’un exemplaire de la collection. Dès lors l’idée a germé de me servir du contenu de ces guides pour démarrer des enquêtes, vaguant entre style documentaire et récit empruntant à la fiction. J’ai ainsi entrepris un projet qui s’en rapproche. Je l’ai nommé Les autres et les miens, d’après le titre du livre du même nom, de l’auteur breton Pierre Jakez Hélias. Le projet consiste en une série photographique fait de voyages et de rencontres, sur mon territoire d’origine, la Bretagne.
J’entrevois ce matériel comme la base de mon travail de résidence, à la fois comme appuie et référence pour organiser les différents ateliers avec les élèves. Aussi plus personnellement comme un travail de réflexion graphique et photographique.
C’est avec cette thématique du guide que je désire consacrer mon temps de recherche et de transmission au sein de Création en cours. D’une part l’aspect évidemment ludique, inhérent à la construction d’un guide avec des élèves, peut servir de passerelle pour aborder des questions plus sérieuses liées à nos patrimoines et permettre d’entamer un travail documentaire et photographique sur un territoire délimité. Les enquêtes menées auront pour but de faire ressortir divers éléments du folklore.
Les sujets de fouilles et d’enquêtes s’appuieront sur une liste inspirée des sections présentes dans les Guides Noirs :
Les ateliers seront divisés en trois formats différents :
- Découvertes et échanges autour de concepts
- Déplacements, rencontres et collectes
- Ateliers de mise en pratique
Les temps de découvertes et d’échanges seront là pour favoriser l’introduction des élèves à de nouvelles choses. Des sélections d’ouvrages seront présentés, ainsi que des projections, puis des discussions et débats avec eux et leurs enseignants. Ces moments serviront aussi à préparer les moments où nous irons à la rencontre de personnes et de lieux.
Les temps de déplacements, rencontres et collectes seront prévus pour inviter des acteurs du paysage local (Historien, archéologue, conteur, musicien, artisans) . Les élèves seront invités à découvrir leur métier et à leur poser des questions. Nous tenterons d’aller également à la visite de lieux, accompagnés de nos invités pour faire l’expérience de la fouille sur le terrain. Des collectes auront lieu lors de ses sorties, elles permettront d’accumuler des photographies, des textes, des matériaux, des histoires.
Les ateliers de mise en pratique vont être les moments où nous allons mettre de la forme à notre guide. Par des exercices d’écritures, de dessins et de constructions, nous allons tenter de produire des textes à partir d’images, et inversement de composer des images à partir de textes. Il s’agira ensuite de transformer ces récits en des images, construites comme des mini-théâtres, ceux-ci seront des espaces de fiction et de jeu dans lequel les histoires seront reproduites, puis photographiées. L’ensemble de ces ateliers viendra ensuite nourrir notre guide.
Le dernier mois de résidence sera consacré à la restitution. Celle-ci prendra deux formes, la première étant la création d’un objet éditorial prenant donc la forme d’un guide. Cette édition sera imprimée en plusieurs exemplaires et distribuée aux personnes impliquées dans le projet. La seconde forme, sera celle d’une exposition locale présentant les travaux des élèves ainsi que le travail effectué durant ma recherche.