La farine de l'esprit

Au Moyen-Âge, le papier était surnommé la farine de l’esprit. Les papeteries et minoteries étaient installées en un même lieu, profitant l’une et l’autre des mêmes forces motrices tirées du vent ou des cours d’eau. La culture du blé et celle de l’esprit se rencontrent ainsi au Moulin. Cet édifice témoigne d’un lien étroit à l’environnement et à la nature du territoire. Ce lien au lieu, la modernité l’a progressivement malmené, si bien que nature et culture participent aujourd’hui d’un même appauvrissement et d’une uniformisation, guidés par ce que Vandana Shiva appelle « les monocultures de l’esprit ».
Face à ce constat, le projet La farine de l’esprit met en perspective la culture de la céréale et le champ de l’édition par le prisme d’un lieu commun, le moulin, et d’un aliment populaire, le pain. Cette enquête propose d’utiliser les outils du design graphique pour dessiner l’identité d’un banquet festif où l’on célèbre les diversités (de blés, des regards, des êtres) et partage les savoirs.