La Cabinet de Curiosités de Mme Germaine

Dans un esprit forain, d’itinérance, Le Cabinet de Curiosités de Mme Germaine renoue avec les origines du cinéma. Il est un spectacle multidisciplinaire, intégrant projections et créations sonores, qui pourra se jouer autant dans des salles de spectacles que dans des écoles, EPHAD, lieux publics, en allant ainsi à la rencontre de spectateur.ices non habitué.e.s aux salles.

Les histoires sont introduites grâce à une machine extraordinaire, le bouteilloscope. C’est elle qui fait apparaître le contenu des bouteilles, qui peut être projeté (court-métrage), en théâtre d’ombre (derrière la toile de projection) ou seulement sonore.

Notre fil conducteur, pour les bouteilles, est la question : « qui sont les naufragés de notre société? ». À partir de cette question nous recueillons des témoignages de personnes en situation d’isolement, parfois (souvent!) au milieu de la société:

Dylan, jeune homme grandit entre foyers sociaux et la rue.

Cristelle, quarantenaire narcoleptique, vit dans un village de 70 habitants d’où elle ne peut sortir ni travailler depuis 10 ans.

De ces récits intimes nous construisons des formes documentaires et poétiques.

Le Cabinet de Curiosité de Mme Germaine raconte les couleurs inattendues qui surgissent de ces vies que personne ne regarde. Et aussi, l’incroyable résilience de ces personnages: Dylan parle de la camaraderie en prison, Cristelle se passionne pour l’entemologie.

Mme Germaine est une passeuse de récits. Face à ces derniers, elle n’est pas passive, ce ne sont pas de simples distractions. Amener au public ces histoires invisibles, ces voix que personne n’entend, nous paraît essentiel dans une société qui individualise. Le travail de madame Germaine est d’écouter et de transmettre. À la fin du spectacle, elle remet au public ces bouteilles pour qu’elles voyagent de personnes en personnes. Ce même public pourra lui laisser des mots, des sensations, des souvenirs...

Tout au long du spectacle Mme Germaine nous raconte également sa propre histoire, celle d’une vieille dame vivante, haute en couleur, prête à la rencontre, à s’émanciper d’anciens amants où de sa famille.

Des situations burlesques rythment l’arrivée des bouteilles traversant le gosier de la baleine Cunégonde. Germaine se déplace à l’intérieur de celle-ci, pestant contre les éléments et la médiocrité de la programmation de Radio Abysse, qu’elle écoute dans ses moments de détente.

Entre les virages serrés pris par Cunégonde, les caprices de son bouteilloscope qui, mal manipulé, prend d’elle des selfies peu flatteurs, le personnage de Mme Germaine se dessine, à la fois doux et acariâtre.