L'imposture" est un projet de création qui interroge la question de l'humanité, de la différence et de la diversité, à travers un autoportrait à double face. Le spectacle convoque les arts de la marionnette, le théâtre et le stand-up. Autour de ce projet artistique, l'artiste propose de mettre en partage son processus de recherche et l'acte de création, à destination d'un public jeune. Ensemble, il s'agira de créer un espace d'expérimentation, d’expression et de liberté, autour de l’autoportrait et de la marionnette. Quelles matières, quelles sonorités, quelles lumières pour parler de soi ? L'artiste initiera les jeunes à son processus de création, et amènera les élèves à trouver une forme artistique propre pour parler de soi et de son environnement. En chemin ils traverseront plusieurs formes d'expérimentations, à travers la marionnette, les arts plastiques, la construction, le théâtre, l’écriture et l’oralité.
L’IMPOSTURE
/ Théâtre – Marionnettes – Seule en scène
/ Spectacle tout public à partir de 10 ans
/ Création juillet 2019
C'est l'histoire d'une petite fille qui aurait préféré être un garçon.
C'est l'histoire d'une adolescente dont on dit qu'elle est « costaud ».
C'est l'histoire des gens qui ne rentrent pas dans les cases.
Avec du Patrick Bruel, du Demis Roussos, du Mylène Farmer et surtout une furieuse envie de rire.
En fait c'est un One man show, mais avec une fille et des marionnettes!
L'imposture questionne la différence, l'identité, le genre.
L'imposture c'est un éloge aux gens qui doutent.
L'imposture c'est un hommage à la culture populaire et à la variété.
L'imposture c'est un autoportrait.
L'imposture c'est du théâtre - One Man show - Karaoké - Marionnettes -
Théâtre d’objets …
L'imposture c'est pour crier au monde que la marionnette ce n'est pas juste guignol et les lutins.
L'imposture c'est pas pour les enfants mais ils pourront venir quand même.
// NOTE D’INTENTION
Du plus loin que je me souvienne, je me suis toujours sentie anormale, pas à la bonne place.
Parce que la société et les médias ne laissent justement pas de place à la différence. Elle n'existe pas, ou simplement d'une manière négative.
Plus jeune j'étais persuadée que la vie c'était : faire des études, avoir un bon travail, se marier avec un homme et faire des enfants. Il fallait être mince et féminine, parce que c'est comme ça que sont les femmes, en tout cas celles que l’on voit à la télévision, dans les magazines... Alors comment se construit-on quand on est grosse, pas très jolie et que l’on voudrait être un garçon pour se marier avec des filles? Quand on se sent comme une imposture?
En grandissant, j'ai souvent dit en plaisantant que j'étais « une imposture ».
Une imposture sur les bancs de la fac, une imposture à l’ESNAM, une imposture dans le réseau des arts de la marionnette. Et cette blague a toujours fait rire tout le monde.
Les blagues ne sont pas anodines, c'est de là que me vient l’envie de créer un spectacle solo, un one-woman-show marionnettique qui aborde ce sujet de la disparité, et de la place que la société donne aux gens différents : Aux gros, aux homosexuels, aux intermittents… Et il se trouve que j'ai la chance d'être les trois à la fois.
Ce spectacle n'est pas une thérapie, mais une furieuse envie de créer, de dire, et de PARTAGER. Partir de soi, pour dire des choses plus universelles, questionner cette société hétéronormée qui laisse encore si peu de place à ce qui ne rentre pas dans des cases.
Il s'agit de créer un spectacle populaire, qui se joue partout et pour tous.
Pour cela j'ai décidé d'utiliser une technique qui me fascine depuis que je suis en âge de regarder des cassettes vidéos : le one-man-show et le stand up. Faire des sketchs, des vannes, parodier. Faire un spectacle drôle en utilisant mon outil : la marionnette et le théâtre d'objets.
Pour raconter avec humour et poésie l’histoire « des gens qui doutent », des ratés, de ceux qui se sont toujours sentis dans un entre-deux...
Un autoportrait marionnettique où naîtront de nombreux personnages que l'on a tous rencontré dans notre vie.
// LE CHOIX DES MARIONNETTES
Deux types de marionnettes seront utilisés dans le spectacle : la muppet et la kokoschka.
La MUPPET est apparue comme une évidence, outil de prédilection de Lucie Hanoy dans son Spectacle-Karaoké « Luluknet » et également dans les nombreux ateliers qu’elle dirige.
La muppet est une marionnette qui parle, qui chante et qui a une force comique incontestable. Elle est parfaite dans un registre décalé pour interpréter des personnages caricaturaux et sensibles à la fois.
Ici les muppets seront « neutres » ce qui permettra, à travers la marionnette, de questionner ce qu’est la neutralité. Quel corps représente-t-on pour une marionnette dite « neutre »? Comment représente-t-on un corps non binaire?
Avec cette recherche autour d'un style de marionnette dit « neutre » nous aborderons des questions et des thématiques du spectacle autour du corps, du genre et de la différence.
Les muppets incarneront de multiples personnages, et pour les caractériser, la comédienne marionnettiste choisira quelques objets/accessoires, composant ainsi les personnages en direct (lunettes, perruques, maquillages … ).
La KOKOSCHKA
La disproportion entre la tête du manipulateur et le corps de la marionnette offre un potentiel comique certain, mais permet également d'être la métaphore de choses plus poétiques.
Ici la kokoshka c'est l'enfance, la petite fille… L'interprète rejoue les scènes et les souvenirs d'enfance, avec ce petit corps et sa tête d'adulte. Les réminiscences sont comme des rêves, des images figées dans la tête de l'adulte et la kokoschka permet de les retracer de manière non réaliste, drôle et poétique.
// LA SCENOGRAPHIE
La scénographie est simple. Sur le plateau une table de manipulation sur roulettes, des objets sur le sol, comme dans une chambre en désordre. Les marionnettes sur pieds et roulettes ne quittent pas le plateau, ainsi que la kokoschka qui est suspendue. Deux miroirs et une boule à facettes complètent ce décor.
Les miroirs et la boule à facettes permettront de nombreux jeux de lumière et de reflets avec l'interprète et les marionnettes. Ainsi que les éléments scéniques sur roulettes qui quant à eux permettront une véritable manipulation dans l’espace.
L'espace de la scène n'est pas un espace figuratif, il est à la fois une chambre, une sphère intime et mentale. Le lieu où l'on se retrouve vraiment seul, devant son miroir. Mais c'est aussi la place de la scène, de la représentation et de la fête.
Par le(s) artiste(s)