HERO.INE.S c’est l’envie de créer une forme tout public en utilisant le costume comme porte d’entrée du mouvement autour de la question de l’égalité fille / garçon. Une fiction chorégraphique qui questionne les stéréotypes de genre par le biais des représentations des super héros et héroïnes d’aujourd’hui. Au sein du processus de création, il est essentiel pour Joséphine Tilloy de prendre un temps de transmission et de partage des imaginaires. Le costume est un outil pour entrer dans la danse, un prolongement ou une contrainte du geste, transformant les corps et modifiant ainsi l’amplitude, l'équilibre, faisant apparaître un imaginaire poétique. À mi-parcours, sera présentée une étape de travail : une exposition audiovisuelle, retraçant les ateliers, dans un espace ouvert, avec les habitant.es afin de faire lien. Enfin, une seconde forme d’HERO.INE.S sera mise en place : HÉRO.INE.S BIS, interprétée par les élèves comme restitution des ateliers.
Le travail que je développe est à la lisière entre la performance et l'écriture chorégraphique. Il s'articule autour d'une recherche sur le mouvement avec des créateurs/trices, interprètes qui viennent de différentes disciplines artistiques et des publics variés.
Dans mes créations, à partir de multiples sources, je décline les outils dramaturgiques en une matière spécifique afin de créer une fiction autour d'un sujet de société. Je m'intéresse particulièrement aux questions et rapports de genre. Je traite ces problématiques par une mise à distance, par le second degré et par une matière corps radicale qui permet une compréhension kinesthésique de mes pièces.
HERO.INE.S vient à la suite de mes pièces chorégraphiques Rosalie et Evila. Rosalie traite des codes de séduction dans les danses et Evila des représentations musicales de la sexualité. Plus globalement, je m’interroge sur la façon dont les mécanismes sociaux représentent le corps de la femme. Cet angle de recherche trouve son inspiration dans les sciences sociales qui, depuis les travaux de Michel Foucault n’ont cessé de s’interroger sur les dispositifs de fabrique, de contraintes des différentes structures sociales et politiques – au sens large – sur les corps des individus.
A la suite de ces deux premières pièces j’ai menée cette année le projet Défilé dansé avec des collégiens. Dans mon processus de création j’ai utilisé le costume qui vient contraindre ou prolonger le geste comme porte d’entrée du mouvement.
Je danse depuis toujours. Ayant traversé et travaillé dans mon parcourt différentes disciplines artistiques, je ne peux m’empêcher de m’interroge sur la manière dont elles peuvent emmener dans le mouvement. Je suis particulièrement sensible au travail du costume qui est partie prenante de mon processus de recherche et d’écriture.
HERO.INE.S vient de l’envie de créer une forme tout publics en utilisant le costume comme porte d’entrée du mouvement autour de la question de l’égalité fille / garçon par le biais des représentations des super héros et des supers héroïnes d’aujourd’hui.
Suite à une commande, je réalise une première forme d’HERO.INE.S que j’appelle Rose et qui fait partie en réalité des prémices de cette prochaine pièce.
Rose est une forme performative de 15 minutes à destination des écoles qui se base sur l'action de construire des stéréotypes de super héroïnes et de les déconstruire en utilisant le costume et comment il fait entrer en mouvement.
Derrière ces actions répétées se dessine une écriture du mouvement que je souhaite mettre en place dans le cadre de création en cours des ateliers Médicis en partenariat avec des classes de CM1 et CM2. Je souhaite transformer la performance Rose en une pièce chorégraphique HERO.INE.S.
HERO.INE.S serait un solo que j’interpréterais et qui questionnerait les stéréotypes de genre par le biais des super héros et des super héroïnes.
Je souhaite chercher par un travail de superposition de la création de costumes qui vient modifier le mouvement et ainsi déplacer les imaginaires.
Pour ce projet, je récupère les vêtements que les personnes veulent jeter (notamment d’une pièce de théâtre d’école qui avait comme décor une piscine de t-shirt). J’ai aujourd’hui une masse de vêtement d’1kg. Il est important pour moi de donner une deuxième voir troisième vie à cette matière afin de limiter la surconsommation.
Dans un premier temps, je souhaite enrichir mon processus de création en récoltant textes (notamment de la bibliothèque de l’école) et croquis et interviews des enfants sur comment et de quelle manière circule la notion de super hero.ine.s d’aujourd’hui dans l’imaginaire commun. Je souhaite les transformer en outils dramaturgique pour construire la matière corps de la pièce en lien avec le costume.
Par ailleurs, je souhaite faire intervenir Lou Le Gall, coordinatrice de projets au sein de ma structure vibrisses. Elle veillera à rendre accessible ces enjeux de réflexions au plus grand nombre et à multiplier les sources d'expression par l’organisation d’une mise en espace d’archives présentant les différentes étapes du processus de création au sein de l’établissement (images prises pendant les ateliers et présentation des croquis et des enregistrements).
À travers l'exploration de mon solo vient le besoin de la transmission. Ainsi, à travers les ateliers j’aimerai créer un format dansé par des CM qui s'appellerait : HERO.INE.S BIS
L’objectif est de les familiariser à la question de l’égalité fille garçon par la danse. Le costume sera la porte d’entrée du mouvement Il s’agira de créer un format chorégraphique en rupture avec les représentations.
La danse et le costume sont associés à notre quotidien par le geste et le vêtement. Les élèves détourneront l’utilisation des vêtements. Il devient scénographie et costume, un prolongement ou une contrainte du geste, transformant les corps et modifiant ainsi l’amplitude, l’équilibre, son impact sur la marche, faisant apparaître un imaginaire poétique et ainsi entrer dans un personnage dansé.
Dans le premier temps de transmission, il y a l'idée de consacrer un temps pour présenter le projet aux professeurs accompagnants par un atelier afin de leur donner une autre compréhension du projet et de leur permettre de faire le lien plus facilement avec le programme pédagogique des élèves de CM1 - CM2. Imaginer des ateliers communs entre les deux niveaux pour mélanger les points de vue, et voir émerger de nouvelles idées, un nouveau dialogue.
Dans la recherche sur le mouvement et le partage du processus de création, il y a la volonté à travers cette résidence de Création en cours, de permettre aux enfants de s'ancrer dans cet espace quotidien que constitue l'école. Cette transmission représente un temps pour chercher et écrire le mouvement à travers le costume. Il est important pour moi de dérouler à partir de cette recherche une forme dansée par des scolaires. En effet, la préparation et la réalisation d'ateliers prennent un autre sens quand il y a un temps et un espace accordé à la restitution. En tant que danseuse, je trouve que restituer le travail devant des spectateurs participe à comprendre ce que signifie transmettre une émotion et modifie la présence : un nouvelle espace de découverte.
En soutenant ce projet, la résidence de Création en cours participe à la construction d'une fiction chorégraphique qui s'adapte à tous les espaces et surtout permet d'accompagner de manière originale et ludique, les enfants dans cet espace scolaire qui est le leur.