Comment les sons peuvent-ils parler de nous, de nos souvenirs et de nos rêves ? Le projet participatif explore les relations intimes que nous partageons avec le son, et, comment celles-ci peuvent être révélatrices de nos personnalités, de nos mémoires et de nos aspirations. Après un collectage de sons d’objets, de matériaux, d’enregistrements, mais aussi de sensations, de mots et de souvenirs, nous cristalliserons ces fragments sous formes de textes poétiques, puis de sculptures sonores qui se rassembleront pour constituer un paysage imaginaire, comme le reflet de nos voix singulières dans la grande mélodie des choses.
Une multitude de sons nous entourent en permanence. Où que l’on se trouve et à n’importe quel moment, il est impossible de s’en détacher, les oreilles n’ont pas de paupières. Ces sons composent ensemble notre paysage sonore quotidien qui évolue constamment, rythme notre journée. Nous sommes seuls à les percevoir comme nous les percevons. Nous possédons tous des formes et des qualités d’oreilles hétérogènes, nous explorons et évoluons dans les espaces différemment des autres, nous écoutons de façon dissemblable.
Dès lors, la relation que nous développement avec le son est éminemment personnelle puisqu’elle est singulière et qu’elle s’accorde constamment avec nos autres sens, nos émotions et nos sentiments. Un son peut être associé à une sensation particulière et c’est comme cela que nous tissons, au fil de notre apprentissage, des liens intimes avec des fragments de cette toile de fond qui nous accompagne inlassablement. Les sons sollicitent nos esprits et nos corps, nous pouvons dire que les sons nous façonnent à mesure que nous les éprouvons.
Les sons que nous entendons, ceux que nous n’entendons pas ou plus, ceux que nous écoutons, ceux que nous sélectionnons dans le paysage, les sons dont nous nous souvenons, ceux qui parcourent notre mémoire. Tout ceux-ci peuvent être perçus comme révélateur de notre personnalité, de notre façon de penser, de ressentir ou de percevoir. Les sons peuvent parler de nous, de nos souvenirs et de nos rêves.
Depuis plusieurs année mon projet de recherche explore les relations personnelles que nous partageons avec le sons. Je cherche à comprendre comment la façon d’entendre ou d’écouter peut révéler notre intimité, mais aussi nos relations culturelles, émotionnelles ou identitaires. En ce sens, je m’intéresse aux sons que l’on peut entendre mais aussi à ceux que l’on n’entend pas, étant entendu que si quelqu’un porte précisément son attention sur un son parmi d’autres, ou projette un son qui lui manque, cette personne entretient une relation émotionnelle avec celui-ci.
Ainsi, le projet investira d’abord le champs de l’intimité sonore selon différents procédés à la fois collectifs et personnels. J’envisage la récolte de différents sons liés à l’environnement du lieu d’affectation de la résidence, d’après ma propre perspective mais aussi et surtout par celle des enfants avec qui je vais travailler. Ces récoltes seront premièrement traduites sous formes de textes, de mots, de témoignages ou encore de cartes sonores sensibles pour essayer d’approcher au plus près de cette intimité sonore et de trouver des formes tangibles que nous pourrons partager.
Puis, à partir de ces collections, nous élaborerons des sculptures, incarnations volumiques d’un corps résonateur, qui constitueront ensemble une installation sous forme d’un paysage sonore. Celui-ci pourrait marquer la fin de résidence.
Je vois ce projet comme la continuité de travaux que j’avais déjà réalisés précédemment. Un travail d’auto-analyse sonore qui s’est condenser sous la forme d’une publication de textes et de photographies (cf. portfolio NOWY PORT) pouvant être décrite comme le carnet de voyage d’une errance sonore. Les « cartes sensibles des espaces sonores », projet de récolte et transcription de sons liés à une communauté d’habitants (cf. portfolio CARTES SENSIBLES DES ESPACES SONORES) dont est inspiré un travail de sculpture et d’installation ayant pris la forme d’un paysage sonore imaginaire, à la fois une abstraction des récoltes sonores auprès de ces habitants mais aussi un projet de compositions spatialisées et d’objets animés (cf. portfolio IMAGINARY SOUNDSCAPES).
Ce projet correspond donc à l’exploration, la collection, et la transcription de sonorités liées à l’intimité de personnes elles-mêmes liées à un territoire. Ces éléments seront traduits d’en des sculptures sonores. J’aimerais aussi continuer à développer mon idée de voyages sonores dans des textes et des photographies comme mon une édition déjà réalisée lors d’une résidence de trois mois en Pologne (cf. portfolio NOWY PORT).
Par le(s) artiste(s)
Par les participants