Espace du dedans, Espace du dehors

Espace du dedans, Espace du dehors est un projet de création de vêtements-habitats proposant de produire un habit inspiré par un lieu.

Le verbe habiter indique où le sujet peut être localisé. Alors, un lien étroit se crée entre un sujet déterminé et un lieu déterminé. L’habitation délimite un espace dans lequel l’Homme peut se mouvoir.

Le vêtement désigne une pièce qui sert à couvrir le corps humain. C’est une chose souple qui enveloppe, qui couvre en entourant. Les fonctions qu’il revêt sont variées, elles peuvent être pratiques, symboliques ou encore sociales. Le vêtement est aussi porteur de message. Il s’adapte en fonction d’un moment et d’un endroit. Au travers du vêtement, l'individu témoigne de son identité. Il sert donc à communiquer avec ce qui l’entoure.

L’habitation et le vêtement sont deux matières qui traitent du rapport de l’Homme à son environnement spatial et social. L’habit est un hypothétique espace habitable. Perçu comme tel, il aborde les thèmes de la protection, de l'abri, de la stabilité et de la sécurité. C’est un refuge qui permet de s’isoler du monde, de créer un lieu de réflexion et de méditation.

Le vêtement est un témoignage de la résurgence de notre savoir-être au monde. Comment vivre parmi et non pas au-dessus de son environnement ? Quels liens entre notre corps et la terre ? Comment se raconter dans un lieu ? Comment le partager ? Avec quelles formes ? Avec quels mots ?

Plusieurs temps de recherches sont proposés aux élèves : observation de l’environnement, sélection de silhouettes, expérimentations graphiques, exercices de compositions, récoltes sonore.

Ces moments de production ont pour but de préparer les élèves à la conception d’un motif graphique pour fabriquer leurs vêtements-habitats.

Dans un second temps, les vêtements peuvent s’accrocher les uns aux autres afin de former une toile de tente géante, capable d’accueillir la classe entière. La toile symbolise l’union des élèves. Les cabanes individuelles prennent une dimension collective où les enfants tissent des liens.

Lors de la restitution, des impressions grand format des élèves avec leur vêtements-habitats sont disposés dans les espaces d’affichage, ou dans les espaces sauvages. Un événement festif ouvert à tous propose un défilé/déambulation dans les zones parcourues, une performance sonores et le montage de la structure devant le public.

Ce projet s’inscrit en continuité avec la pratique et les recherches d'Aline Jan qui aime explorer les potentiels éditoriaux des territoires qu'elle arpente en se demandant quel est le rapport de l'homme au paysage, comment nous pouvons faire corps avec lui. Elle s’inspire de la biologiste Rachel Carson qui affirme depuis 1950 que nous ne sommes pas des individus séparés de leur environnement, mais bien des « entités relationnelles ».