Morgane Kabiry

Cher à mes yeux

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Entretien avec Morgane Kabiry, en résidence à l'EHPAD Résidence du Parc à Nexon, où l'artiste diplômée de l'École nationale Supérieure d'Art de Limoges depuis juin 2014, s’intéresse au travail de mémoire et de nos souvenirs précieux par l’intermédiaire des peintures, des dessins numériques.


Morgane Kabiry, artiste plasticienne.

Qu’est-ce qui vous a incité à participer à Transat ?

À la suite de mes études, j’ai eu la chance d’être formée à l’intervention artistique en milieu spécialisé au CEPIA de Bourges, et depuis ces dernières années, je monte régulièrement des projets d’Éducation Artistique et Culturelle au sein d’établissements scolaires. Ces expériences sont toujours propices à de belles rencontres et j’aime l’idée d'aider à l'expression et à la créativité d’autrui.

Comment intégrez vous la notion de transmission dans votre travail ?

La transmission fait partie intégrante de mon travail plastique, la majorité de ma production étant liée à des projets réalisés en collaboration avec le jeune public, autour d'un message d’espoir, solidaire et environnemental. J’aime transmettre, et dans le cas de cette résidence, je m’attends d’autant plus à recevoir, en vue d’immortaliser la parole de nos aînés. J'aime transmettre, et dans le cas de cette résidence, je m'attends d'autant plus à recevoir, en vue d'immortaliser la parole de nos aînés, sous la forme de mini-métrages portés par la bande-sonore originale, composée par César Benriyene.


Entretien avec Agnès Peducasse, éducatrice sportive et Elise Rougerie, psychologue au sein de cette structure.

Que peut apporter selon vous la présence d’artistes en résidence Transat au sein de votre structure ?

La présence d'une artiste au sein de l'EHPAD apporte une ouverture sur l'extérieur, c'est une façon de rendre le résident acteur. C'est aussi un moment de convivialité et de partage pour sortir de son cadre de vie, parfois monotone. Pour les résidents de l'établissement ça permet de reconnaitre qu'il a eu une vie, une histoire avant son entrée en EHPAD. Ce processus stimule la communication, la verbalisation, la concentration pour sublimer la personne âgée et valoriser l'image de l'EHPAD dans la société.

Comment vos publics peuvent-il se saisir de ces présences en lien avec les projets de chacune des structures ?

C'est une autre façon pour le résident de mobiliser et stimuler ses capacités cognitives, sa mémoire autobiographique épisodique. C'est une manière de se sentir existé, écouté, regardé, considéré, valorisé en partageant une partie de son histoire de vie, avoir un espace d'expression de soi, se découvrir dans une intervention innovante, s'étonner soi-même, ouvrir un nouveau champ d'intérêt et de plaisir. Les résidents peuvent prendre la parole et le devant de la scène suite à la période de confinement, se sentir moins seul, et être le personnage central de la rencontre, avoir une relation privilégiée, exceptionnelle, avec une personne de l'extérieur et en toute intimité.

Quelle spécificité de votre lieu vous semble-t-elle cruciale à appréhender de l’extérieur et que pourrait « révéler » un artiste ?

Notre lieu de vie institutionnel est réservé à des personnes âgées dépendantes qui ont perdu une partie de leur autonomie et leur indépendance. Notre mission est ainsi de conserver au maximum leurs capacités encore existantes qu'elles soient physiques ou cognitives auxquelles la venue de l'artiste répond tout à fait,. L'existence de ces interventions d'artistes redonne également un certain dynamisme, élan dans le cadre quotidien de nos aînés.