Vous avez le droit d’être flamboyant

Moins d'un an après son arrivée en Europe, Leo Peralta vit une expérience qui l'amène à réfléchir sur la discrimination, la migration, le racisme, le colonialisme et les frontières. Imaginez : un agent des douanes en civil s'approche, préjugeant que ses papiers ne sont pas en règle. Cette rencontre le conduit pour une semaine en prison, puis à un procès au lendemain duquel il est déporté hors d'Europe. Durant cette période en détention, il crée environ dix portraits de codétenus. Lors de ces séances de dessin, il crée un contact privilégié avec eux, ce souvenir brillant aujourd'hui dans sa mémoire comme une flamme dans les ténèbres. Neuf ans plus tard, ayant résolu sa situation administrative, il vit à Marseille mais reste la même personne, toujours confronté aux préjugés racistes malgré sa nationalité européenne. Pour la résidence, il souhaite explorer le thème de la privation de liberté. Son idée est de rouvrir cet ancien carnet de croquis pour interroger ce moment avec les outils de la création textile, son mode d'expression privilégié. Il souhaite notamment réaliser des couvre-lits en patchwork à partir des dessins réalisés lors de cette expérience d'enfermement. C'est pour lui l'occasion de mettre en valeur les récits des personnes qui migrent pour des conditions de vie meilleures, parce qu'elles se sentent libres et qu'elles ont compris que les frontières n'existent que dans l'esprit.