Super Mama & The Puppet Art Protest – La Poupée qui dit non

Un projet de Sabine Pakora Sarah Chaperon

Avec :

Maison Saint Charles - Le Vésinet

Transat, le festival d'été des résidences d’artistes

Théâtre Sculpture

Sabine Pakora crée un personnage de poupée – marionnette à échelle humaine, moulée sur son propre corps. Super Mama est censée questionner le public sur son propre regard.

Cette figure d’alter égo va pointer la problématique des stéréotypes à l’œuvre dans de nombreux personnages de femmes noires au cinéma, de façon satirique et ironique tout en opérant comme un miroir grossissant. La poupée Super Mama apparait dans différentes et situations tantôt costumée en femme de ménage, en prostituée, en Mama africaine…

L’artiste cherche à interroger un regard de l’occident sur « l’autre » figé et piégé dans un inconscient à l’aune d’un héritage de l’imaginaire colonial à travers une histoire de domination teintée de déni, de mépris et de moquerie où l’autre ne peut être perçu qu’à travers des paradigmes qui nous mènent souvent plusieurs siècles en arrière, à la période du commerce triangulaire où « le nègre » était vendu comme une marchandise, à la période des guerre impériales et coloniales où l’autre était le vaincu, le perdant qui n’avait plus droit au chapitre.

Pour elle ces personnages de femmes migrantes qu’elle joue de manière assez récurrente au cinéma, véritables métaphores de la marginalisation et de l’altérité, sont des faire valoir des protagonistes principaux, figures antagoniques et dialectique du noir et du blanc.

Ce sont des avatars de la figure du serviteur, du domestique, de l’esclave qui s’échouent et se fracassent dans notre monde contemporain.

Images minorées et fétichisées de petits personnages censés amuser la galerie, qui doivent s’offrir en spectacle comme des jouets vivants.

Dans son dispositif PUPPET ART PROTEST espace d’exploration et d’émancipation elle travaille sur la mémoire traumatique et historique en faisant s’entrecroiser la petite et la grande histoire autour d’éléments dans son parcours personnel, artistique et professionnel qui peuvent aussi se lire de façon plus politique et faire ressortir un présent gros de passés qui ne sont pas passés au travers de certaines traces qui semblent indélébiles.

Les thématiques qui l’intéressent dans ce projet sont liées à des problématiques d’assignation, des rapports de classe et de domination, d’invisibilisation ou de stigmatisation, des réalités conflictuelles qui l’impactent et la limitent en tant que femme et artiste.

Elle souhaite convoquer le regard de l’enfance dans sa spontanéité, sujets particulièrement minorisés, qui n’ont pas toujours la possibilité et la capacité de dire leur ressenti notamment lorsqu’il ils traversent des moments difficiles.

A travers, l’art, une pratique artistique, des récits intimes, anecdotiques ou reliés à des évènements plus historiques, on tente de prendre la parole, de donner à voir son propre regard, sa sensibilité, donner son point de vue, briser les carcans par le canal de, la fabrication de la fabrication de sa propre marionnette, figure de l’alter égo, du porte parole, du confident, du protecteur, du catalyseur ou du détonateur…

Fabriquées ici à partir de matériaux rudimentaires, comme le papier mâché, la colle, la terre glaise, l’argile, la feutrine, des tiges…les figures réalisées avec les enfants ont le pouvoir de susciter des réactions, elles ont des propriétés artistiques, ludiques, politiques, protectrices, réparatrices et libératrices…

Voir l'épisode dédié au projet dans la série Transat, le film d'un été de Wael Sghaier.

Le Vésinet

Yvelines

France

Localisation du projet

Publié le 2 août 2021