Sous le soleil devant les divins

Grigny - La Grande Borne - c’est aujourd’hui 16 500 âmes. Ville la plus pauvre de France où une personne sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté selon l’observatoire des inégalités. Alors, Mickael Vis se demande, lorsque l'architecte Émile Aillaud explique qu’il a pensé cet endroit « Pour que l’enfant puisse être autre que ce qu’il aurait été s’il avait été ailleurs, qu’il puisse devenir un individu » lorsqu’il décrit La Grande Borne, est-ce que c’est ça être autre ? Pour projet, Mickael Vis veut s’intéresse à ces corps qui peuplent ce triangle de béton de 250 hectares. Offrir un terrain d'expression à une population mal représentée et pourtant tant représentative de la France multiculturelle d'aujourd'hui. Faire converger le passé et le présent à travers un corpus d'images et de textes variés, à l'image de la population représentée. Utiliser archives et documents qui leur appartiennent, d’un autre temps, observer l’évolution de ces corps tout en les documentant aujourd’hui, eux et l'environnement dans lesquels ils évoluent. Grigny est un territoire composé de trésors d’histoires, d’archives, d'une jeunesse florissante qui ne demande qu'à pouvoir s'exprimer. Ils viennent souvent d’ailleurs, mais sont-ils vraiment ici ? Parfois, une personne s’émancipe de la banlieue. Elle est alors portée en étendard. Comme si c’était la seule alternative respectable, s’émanciper. Mais qu’en est-il de ceux qui ne s’affranchissent pas ? Ce projet permettra l’inclusion, la cohésion sociale et l’échange de vitalité, dans une société où, les villes, les villages, les banlieues les plus défavorisées comme celle- ci, La Grande Borne, sont souvent oubliées, alors qu’elles représentent, caractérisent, nourrissent la France chaque jour. Intéressons-nous à ceux dont l’œuvre — la vie — n’intéresse que trop peu les autres. Les acteurs de ce projet seront donc les corps constitutifs de ce grand ensemble. Les habitants seront sollicités, et un travail de terrain sera effectué afin de couvrir de la façon la plus large possible la réalité humaine qu’est La Grande Borne.