Registres de mémoires

« Registres de mémoires » est un projet d'art visuel et de création sonore qui investigue nos liens mémoriaux avec les lieux que nous habitons ou avons habité. Il s'intéresse à nos mouvements et à nos parcours dans les espaces, les expériences sensorielles qui en résultent, et comment ces expériences sont vécues à posteriori comme mémoires attachées à ces espaces. Via un travail visuel de dessin et de traçage et un travail sonore d'enregistrement et de montage, il explore comment interactions entre son et vision peuvent permettre d'esquisser des espaces mémoriels remplis de fragments de souvenirs qui permettent d'exprimer nos rapports subjectifs avec ces lieux qui nous entourent et nous importent — ou desquels nous sommes éloignés, mais dont leur mémoire continue de nous envelopper. Il vise à produire des « registres » de mémoires, qui s'interrogent sur l'acte même d'« enregistrer » ce qui peut rester intangible, fragmenté et difficile à saisir. À travers cette production, les artistes Lauren et Alejandro Van Zandt-Escobar cherchent à explorer la manière dont nos gestes et déplacements quotidiens, les traces que nous laissons, les relations que nous établissons, ou encore les rituels que nous instaurons, créent un lieu. Au cours de cette résidence Transat, Lauren et Alejandro cherchent à développer des protocoles et pratiques qui permettent aux participant•e•s de créer leurs propres « registres de mémoires » liés à un ou plusieurs lieux, qu’ils soient des lieux remémorés ou un lieu actuellement habité. Ils interrogeront également la manière dont les lieux que nous avons habité et qui nous ont formés, les résonances émotionnelles qu’ils nous ont laissées et les histoires qui nous traversent, sont transposées et résonnent avec un nouveau lieu auquel nous sommes arrivés et que nous investissons avec d’autres personnes. Le projet étant pensé comme un project artistique participatif, Lauren et Alejandro imaginent l'implication des participant•e•s de la structure d'accueil pour accomplir un objectif double : d'une part de créer, de manière collaborative,un registre de mémoires qui garde les traces individuelles et collectifs d’un ou de plusieurs lieux, et d'autre part, de développer, à travers l'experimentation collaborative, une proposition de « caisse à outils » ou méthodes de travail qui peuvent être partagées et déployées pour créer d'autres « registres de mémoires ». Ces deux niveaux de participation se manifesteraient dans une réflexion critique au cours du projet sur la pratique elle-même, des tentatives de production de protocoles à transmettre à d'autres potentiels publics ou participant•e•s, et une documentation du processus de manière générale. Cette interaction entre création de « boîte à outils » et «registre de mémoires » sera documentée collectivement, avec différentes possibles formes : émissions de radio, fanzines, journaux de bord écrits ou audio, etc.