Pour l’Autre·expo, l’artiste Alexandria Eregbu partage MMIRI: Origin Stories (Histoires des origines), une série de collaborations artistiques, et le prologue de son nouveau long métrage The Reason Why We Hunt (Pourquoi nous chassons), en avant-première. Cette œuvre inaugure Clichycago, plateforme de collaborations entre les Ateliers Médicis et des acteurs culturels de la ville de Chicago (États-Unis).
MMIRI: Origin Stories (Récit des origines) est un récit édifiant qui montre ce qu’il advient lorsque l’on échoue à se remémorer nos origines et l’on perd le contrôle de nos capacités créatives. Le film nous présente le conflit central d’une jeune artiste, Nnnenna, et sa quête pour réapprendre et régénérer une nouvelle perspective sur son héritage afro-américain. Nnneenna est une nigéro-américaine de première génération qui vient tout juste d’accepter le malaise émotionnel qu’elle a subi suite à une lacune dans ses connaissances de la partie africaine de son histoire. Après une ascension rapide dans son éducation et beaucoup de succès, Nnneenna se découvre un état de mécontentement persistant avec elle-même et la réalité qu’elle perçoit. Elle initie une série de conversations sur elle-même et l’histoire des origines de sa famille afin de mieux comprendre les visions intrusives qui se referment sur elle et sa psyché. Finalement, grâce à une intervention extraordinaire, l’artiste parvient à acquérir les connaissances nécessaires sur les racines dont elle a hérité, et l’avenir qui l’attend.
En tant que court film expérimental, ce récit nous donne la vue intime d’une artiste sur la narration, le processus créatif, et le pouvoir du récit de soi. Puisant dans le surréalisme, l’esthétique de l’Afrique Occidental, la fantaisie contemporaine et l’imaginaire, ce film nous invite à poser un regard nouveau sur l’histoire et la possibilité de ce que deviennent ceux qui ont perdu contact avec — ou qui ont été carrément enlevés de leur foyer.
L'œuvre était disponible du 24 février au 3 mars 2021.
Alexandria Eregbu présente sa Dream Team, composée d’artistes, d’écrivain·e·s et de penseur·se·s qui se saisissent chacun d’éléments symboliques de MMIRI: Origin Stories : le masque, le miroir, le couteau, le compas et la photographie. Pour l’Autre·expo, les créations de ces artistes — vidéos, images, dessins, essais — sont diffusées sur le site web des Ateliers Médicis, posant une série de questions, réflexions, et leçons de découvertes personnelles pour le plaisir des visiteurs, qui pourront également échanger, ouvrant ainsi le monde imaginaire de MMIRI et sa vaste communauté pour laquelle ce film a été réalisé.
Devin Cain est un réalisateur, éducateur et écrivain basé à Chicago. Il commence son parcours artistique en tant que professionnel du théâtre spécialisé dans les rôles comiques et l’écriture de monologues. Après avoir travaillé deux ans dans un théâtre de jeunes publics, il poursuit sa passion pour le cinéma et étudie à l’Université Columbia de Chicago. Aujourd'hui, il enseigne la réalisation en se concentrant sur l'alphabétisation visuelle, la narration personnelle, et l’esthétique de l’horreur. Les films de Devin Cain touchent au processus de l’auteur et le questionnement de soi, à l’exploration et au dépassement des limites des capacités de narration du cinéma.
Reginald Eldridge, Jr. est un écrivain et artiste multidisciplinaire qui recherche, par le biais de la narration des images et interrogations, à provoquer la pensée dans la performance, l’histoire, les races, l’ontologie et le mythe.
→ Pour en savoir plus : www.whoisrjel.com.
Nnamdi Ibekwe est né à Aba, au Nigéria. Il vit entre Chicago et Dallas, lorsqu’il n’est pas en train de flâner quelque part en Afrique. Entrepreneur tenace formé dans les technologies, Nnamdi Ibekwe est fan de littérature africaine.
Lace The Artist est artiste de mémoire multidisciplinaire non-binaire, acteur·rice, créateur·rice et directeur·rice artistique. Ses œuvres touchent à la nature, la spiritualité, la vulnérabilité et la découverte de soi comme moyens de guérison et de libération.
Avec une formation en psychopédagogie et en art, Patrick Lentz pense que la caméra a le pouvoir de transformer la façon dont on comprend le monde et les gens qui nous entourent. En mêlant les techniques de la photographie documentaire, l’organisation communautaire et le développement humain, son but est d’encourager les jeunes de Chicago à raconter leurs propres histoires.
Ses œuvres vont de la documentation des mouvements sociaux à l’exploration des narrations sur le deuil et la nostalgie après le décès de son père le lendemain de son 16e anniversaire. Travaillant sur un mélange de photographie numérique et analogique, il croit au pouvoir de la narration et la voit comme un processus intrinsèquement politique.
Récemment diplômé de l’Université de l’Illinois de Chicago, il continue d’analyser les croisements entre l’éducation, la prise d’image et la psychologie. En impliquant les jeunes dans ces activités, il s’efforce de concrétiser ces intersections par le biais d’un cursus centré sur l’introspection et l’imagination des ces jeunes.