Magikadou

Ce projet est tout d’abord une rencontre, entre l’artiste et les enfants et jeunes du Centre social du quartier des Blanchettes à Mâcon. Pendant 4 semaines, son atelier est transplanté dans leurs locaux, permettant à chacun et chacune de venir à sa rencontre pour dialoguer, questionner, discuter du travail qu’il fait.

Au début de cette histoire il y a l’arrivée d’un étranger qui est accueilli dans un lieu de vie, un nouvel arrivant qui doit apprendre à se faire connaitre, comme il apprend à connaitre ces personnes qui l’accueillent chez eux. Puis vient le temps de mettre les mains à la pâte ou peut-être les mains dans les chiffons et de partir à la découverte du processus créatif de l’artiste.

Dans cette histoire il y a des enfants, des jeunes, des animateurs, un artiste mais il y a aussi un tas de vêtement, qui est le fil conducteur du projet. Il est fait de vêtements oubliés, non réclamés, ou de vêtements amenés par les jeunes. Une question est alors posée aux enfants « que peut-on faire avec ces vêtements ? », « comment leur donner une nouvelle vie ? ».

Pour accompagner les enfants dans ces questionnements, le travail  est décomposé en une série de quatre ateliers qui leur sont proposés chaque semaine. Ce sont aussi quatre manière de réutiliser le vêtement, de le transformer et d’y intégrer son histoire, ses rêves, ses envies :

• Un atelier autour du dessin de vêtements à plat en petit et en grandes tailles pour que les enfants les coupent, les mélangent et composent ensuite des silhouettes à leurs images, ou à l’image de leurs rêves ou envies. A la manière des stylistes ces silhouettes composent une grande fresque papier, défilé en deux dimensions des looks imaginés par les enfants.
• Un atelier autour de la création de collages à partir des magazines et des images de vêtements. Dans l’esprit des t-shirts I love NY, chaque enfant recrée un collage de ce qu’il aime, qui est ensuite imprimés sur un des vêtements du tas.
• Un atelier prend la forme d’une séance d’essayage créatif de vêtements, chacun viendra se saisir d’un vêtement l’essayer de différentes manières jusqu’à l’absurde. Dans un second temps les enfants sont invités à dépasser l’idée d’un vêtement uniquement pour soi, et de réfléchir à un vêtement qui se portent à plusieurs, en transformant les vêtements du tas pour leur donner une nouvelle forme.
• Le dernier atelier est une découverte de la technique du tie and dye, ou plier et teindre, ici plier et décolorer. Sur un vêtement, chacun viens découper des formes du corps, de bras, de tête, de pied, de jambe, rappelant leurs passages sur les vêtements. Ces morceaux découpés sont ensuite pliés et décolorés pour ensuite être réintégrés dans les vêtements.

Ces différents temps sont l’occasion de discussion, de réflexion, de la création de nouveaux vêtements ou d’images de vêtements pour aussi parler plus largement de ce qu’ils impliquent dans notre vie de tous les jours, dans notre rapport à la manière dont on s’habille, dont les autres s’habillent. Ce travail de la Magikadou est avant tout un prétexte pour toucher du doigt, au sens propre et au figuré, les normes du vêtement, souvent vécues, parfois oubliées mais toujours présentes.