On est là.

Marion Poussier et Violaine de Maupeou proposent un atelier de pratique artistique avec les jeunes en situation de migration (jeunes en difficulté sociale, économique et psychologique) accueillis au sein de l’accueil de jour - l’Air de Repos - de l’association Coucou Crew à la Station - Gare des Mines, Porte d’Aubervilliers à Paris.

L’association Coucou Crew a pour but de créer des espaces et des temps de rencontres et d’échanges, pour les jeunes nouvellement arrivés en France en situation de précarité. L’association vise à soutenir la place de la subjectivité en tissant des liens avec et autour de ces jeunes. Les jeunes qui fréquentent l’Air de Repos du Coucou Crew sont très isolés, et vivent pour certains dans des campements aux Portes de Paris. Dans ce contexte d’exil, d’isolement, et de grande précarité, l’image de soi est mise à rude épreuve. Lors des ateliers menés par les deux artistes, la démarche est axée sur la question du portrait au travers de plusieurs techniques : la photographie, le cyanotype, le dessin, la linogravue, etc. dans une visée de ré-appropriation de l’image de soi. Elle est menée dans une approche expérimentale visant à la valorisation de soi par l’autonomisation et l’expression. Il s’agit de proposer un espace d’expression, une autre façon de se voir et de se regarder, d’autres manières, riches et multiples, de se présenter face aux autres.

Ce projet s’inscrit dans le prolongement du travail photographique « On est là. » mené par la photographe Marion Poussier sur le territoire Canal St-Denis - Aubervilliers, projet au cours duquel elle photographie les personnes qu’elle rencontre et qui occupent le territoire d’une manière singulière. Les berges du Canal St-Denis et la zone de la porte d’Aubervilliers sont en pleine transformation. Les différents programmes de réaménagement, accélérés par la tenue des J.O en 2024, font de ce territoire en transformation un lieu difficile à occuper. Pourtant, dans ces espaces en cours de rationalisation, certaines formes de vies résistent et s’opposent aux usages à venir. Des corps s’affirment et des gestes persistent, comme un droit à s’approprier les lieux. Comment prendre place dans un environnement qui oppresse et repousse ? Comment y ouvrir un espace de liberté ?