10 baumes 100% Médicis
Invitations à 10 artistes pour prendre soin avec perturbateurs doctriniens, 100% ocytocine.
Sans gommage à la bienveillance, ni sérum amnésique
Grande Halle de la Villette - Atrium et Auditorium
16h00 - 21h00
En réponse à l'invitation de 100% L'EXPO, les Ateliers Médicis évoquent leur rapport au soin en investissant la Grande Halle de la Villette avec 10 propositions artistiques pour se panser - penser - soi-même.
C'est sous le halo protecteur de Safya Fierce, grande Dame de cérémonie - Prêtresse de la Fierce Care Inc. -, que vous est formulée cette invitation à vous ressourcer, à vous regrouper, à nous unir.
10 baumes 100% Médicis convoque une parole lumineuse, réparatrice, puissante, portée par des artistes et penseur·euses émergent·es.
Des arts visuels, à la littérature, de la danse à la pensée critique, Charlotte Attal, Saphir Belkheir, Meriem Chabani, Chayma Drira, Alexia Fiasco, Binkady-Emmanuel Hié & Léo Kloeckner, Shivay La Multiple, Lÿdie LaPëste, Christelle Murhula, présentent chacun·e·s un baume procurant divers bienfaits physiques et mentaux.
Le temps d'une soirée, la sollicitude appelle la plénitude.
Safya Fierce
Créatrice de contenu, comédienne, vidéaste et MC. À travers son art, elle traite de sujets liés à l'intersection de cultures populaires, de justice sociale, de cultures afrodescendantes et de sujets de société.
À travers le biais de l'humour et de la comédie qui sont au centre de sa pratique artistique, elle mettra sa cape de prêtresse de la Fierce Care Inc. pour présenter 10 produits pour prendre soin... À travers une série de propositions artistiques, Safya Fierce offrira au public un certain nombre de bienfaits (physique et mental). Ces 10 baumes auront pour but de soigner, en initiant des réflexions autour de la notion du "care", dans son sens galvaudé, son sens collectif et son sens individuel, tout en se questionnant sur leurs différents privilèges face à l'accès à ce "care".
Charlotte Attal
Designer graphique et artiste diplômée de l'ENSAD Paris en 2020, le travail de Charlotte Attal s'inscrit dans une recherche sur la thématique de l'identité à travers les signes et les langages graphiques. Divers projets émergent de cette réflexion - autour de la décolonisation, du plurilinguisme, de l'héritage et des systèmes d'écritures créolisés. Aujourd'hui sa recherche l'amène à la rencontre de différents territoires, afin d'interroger continuellement le rôle du designer face aux enjeux culturels, sociaux et politiques de notre temps dans la création graphique contemporaine.
Le projet Kitaba ("écriture" en arabe phonétique) de Charlotte Attal propose un voyage typographique qui joue avec les langages. Cette recherche graphique combine à la fois écriture arabe, écriture française et langage abstrait. À travers les enjeux de l'héritage et du plurilinguisme, cette recherche tente de créer une trace plurielle d'un système d'écriture créolisé inventé et nourri collectivement en ateliers pédagogiques.
Saphir Belkheir
Performeur et danseur, Saphir Belkheir crée des dialogues poétiques empreints de simplicité et de radicalité. Autodidacte, il est influencé par le hip-hop et les esthétiques populaires. En 2021, il a fait partie de la formation DETER, initiée par Bintou Dembélé, avant d'être diplômé du master Exerce (ICI/CCN Montpellier) en 2023, où il dédie une partie de son temps au développement d'outils de travail éthique en danse. Saphir Belkheir déploie une performativité qui convoque de nombreuses images par la sobriété. Il cultive un intérêt profond pour les dynamiques mémorielles qui agissent sur les corps - sur et hors scène.
En 2019, Saphir Belkheir crée "Corps-Trop" à Alger. Dans la bibliothèque du collectif féministe qui l'accueillait dans le nord de l'Algérie, il découvre l'œuvre d'Audrey Lorde. L'effet pansement des mots de l'autrice l'aide à écrire une performance comme une lettre à lui-même, à son corps, aux siens. Cinq années plus tard, c'est à travers les changements traversés en lui et autour de lui, qu'il rejoue "Corps-Trop" - nourri, teinté, traversé, perturbé, bousculé et réconforté par les nouvelles expériences de son corps.
Meriem Chabani
Architecte urbaniste, fondatrice de l'agence New South, dont l'objectif est de "mettre la marge au centre". Meriem Chabani questionne les dynamiques sociales, politiques et économiques qui s'exercent sur les territoires et forment les architectures. Son travail a été exposé à la Biennale de design d'Instanbul (2018), au CIVA (2022) et à la Biennale de Lagos (2023). Elle est lauréate de FAIRE (2021), du prix Europe 40 under 40 décerné par le Centre européen d'architecture et le Chicago Athenaeum (2020), d'Europan (2017) et des Holcim Awards pour le Développement Durable (2014).
À travers l'action engagée de son agence d'architecture, Meriem Chabani se donne pour mission d'investir l'atrium d'une scénographie immersive, comme un espace d'accueil suspendu, chaleureux et rempli de bienveillance.
Chayma Drira
Chercheuse-doctorante à New-York University et journaliste, Chayma Drira est initialement formée à la théorie politique à Sciences Po Paris. Ses recherches sont au croisement de plusieurs champs disciplinaires, interrogeant les formes complexes et conflictuelles de patrimonialisation de la présence postcoloniale en France. Elle est engagée dans un dialogue transatlantique entre le South Side de Chicago et la Seine-Saint-Denis, cherchant à développer des possibilités nouvelles de rencontres, de passages, et d'allers et retours, entre habitants et habitantes de ces territoires.
Chayma Drira explore les enjeux mémoriels. En 2015, le Conseil Municipal de Chicago adopte une résolution historique qui reconnaît et indemnise les victimes d'abus policiers. Inspirée de précédents internationaux, cette initiative instaure une justice réparatrice et soutient de manière significative les familles affectées. Ce cas unique montre comment les villes appréhendent autrement la question sensible de la réparation au sein des communautés éprouvées par les traumatismes du passé, dessinant une voie nouvelle vers la réconciliation.
Alexia Fiasco
Née en 1990, Alexia Fiasco grandit en Seine-Saint-Denis avant de faire ses études de photographie à la Ostkreuzschule für Fotografie de Berlin en 2013.
Depuis toujours engagée sur des questions de justice sociale et convaincue de l'importance que l'accès à l'art et la culture peut avoir sur les publics les plus empêchés, Alexia Fiasco est actuellement coordinatrice du projet socio-culturel "Fauvettes", dans une cité de Pierrefitte. Ce même engagement influence, entre autres, sa pratique vidéo-photographique et c'est donc entre la photographie documentaire et la photographie d'art, que se développe son travail. Animée par l'envie de recréer des archives post-coloniales, elle explore les thèmes de l'identité, des déplacements des corps mais surtout l'importance du pouvoir des représentations des diasporas post-coloniales. C'est aussi dans cette logique qu'elle cofonde le collectif féministe et décolonial Filles de Blédards.
Parler de la question du soin et de la réparation à travers la création d'œuvres communes. C'est en cela que réside tout le propos de la série photo "Les Dernières Fauvettes" d'Alexia Fiasco. Comment à travers le glanage, la récupération de petit bout des restes de la cité, de mauvaises herbes, les habitants ont appris à se raconter et à construire leur image.
Comme une visite virtuelle, l'artiste photographe nous emmène à travers ce projet de création collective.
Binkady-Emmanuel Hié & Léo Kloeckner
Ex-avocat professionnel des relations publiques dans le secteur culturel, Binkady-Emmanuel Hié co-écrit en 2020 le manifeste De la question raciale à l'Opéra de Paris, destiné à entamer une discussion sur les inégalités raciales au sein de la prestigieuse institution. En 2021, il fonde l'agence NORME (conseil, management et studio) convaincu de la nécessité de développer une méthode spécifique à la France pour aborder les questions raciales.
Léo Kloeckner enseigne l'histoire-géographie dans un lycée public d'Aulnay-sous-Bois.
Ensemble, ils co-écrivent leur premier livre, Visibles ! Figures noires de l'histoire de France, illustré par Aurélia Durand, paru en 2023 aux éditions Stock. Dans une démarche de démocratisation, ce roman graphique compile 40 biographies très accessibles de personnalités noires qui ont fortement marqué la France de leur vivant. Avec cet ouvrage les deux auteurs questionnent aussi l'invisibilisation des questions coloniales et raciales dans les programmes scolaires, pour mettre à disposition des élèves et des enseignant·e·s des supports pédagogiques pour se former, et des histoires permettant de nourrir des récits pour se construire.
À travers une lecture de huit portraits d'icônes évoquées dans le livre, Binkady-Emmanuel Hié et Léo Kloeckner expliquent la manière dont chacun de ces portraits peuvent faire du bien, comme les principes actifs d'un sérum ou d'un soin réparateur.
Shivay La Multiple
Dans sa pratique Shivay La Multiple, apprend à la raison le langage du rêve. Par le moyen de multiples médiums iel crée des lignes de fuites vers des Mondes inédits, des multivers, des plurivers. À la façon du ruban de Moebius sa recherche passe du global au viscéral, du macro au micro, du rêve à la réalité, du physique au numérique. Iel s'inspire du concept de la poétique de la relation tout en restant influencé·e par les multiples lieux qu'iel a traversé·e.
Sa recherche se concentre sur la mise en forme et en volume d'un conte initiatique qui prend naissance dans le Fleuve Maroni puis glisse le long du Fleuve Congo, s'enfonce dans les eaux du Fleuve Sénégal, Casamance et se laisse emporter par les flots du Nil. Pour ensuite suivre les mouvements du Fleuve Lobe. Ainsi ces multiples traversées qui serpentent l'espace temps, le rêve et la réalité, le physique et le numérique mènent toutes aux fruits ligneux : la calebasse. Iel nous partage son expérience de l'offrande à travers une vidéo et un texte.
Lydie LaPëste
Chanteuse / Danseuse / Poétesse / Maîtresse de cérémonie, Lydie LaPëste est une artiste pluridisciplinaire, amoureuse de la scène; elle s'y plait et cumule des expériences diverses et variées qui lui permettent de peaufiner sa voix, ses gestes, ses émotions, sans prises de tête ou de bec, jonglant sans cesse au gré de son humour, sa vie, ses humeurs, ses envies et sa folie. Animer une battle, une soirée ou un mariage, pour elle, est un jeu d'enfants et elle n'a de peste que le nom qu'on vous rassure...
"Pour vous servir et vous divertir !"
Comme un mantra envoyé au public, lorsqu'elle prend possession de la scène, Lydie LaPëste s'adonne à prendre soin des gens qui l'écoutent, suspendus à ses lèvres... Un échange de soins mutuels tout en performance, entre elle et son public, qu'elle requalifie en somme comme une thérapie de groupe...
Christelle Murhula
Journaliste et autrice, elle écrit principalement sur les évolutions sociétales dans la culture, ou encore sur les féminismes et les représentations. Elle collabore régulièrement avec des magazines culturels ou féminins tels que M le magazine du Monde, Madmoizelle, Marie Claire, ou encore Mediapart. Elle est autrice de Amours Silenciées, Repenser la révolution romantique depuis les marges (ed.Daronnes).
Depuis la publication d'Amours Silenciées en novembre 2022, Christelle Murhula reçoit régulièrement mails, DM ou SMS de femmes noires. Comme une espèce de refuge, elles lui font un retour sur ce travail, sur comment il fait en sorte qu'elles se sentent moins seules, moins isolées, appartenant désormais à une communauté de femmes lésées. Comme une espèce de courrier du cœur post-lecture, elle fait dialoguer tous ces retours avec des extraits de l'ouvrage, pour communiquer sur cet effet de communauté qui a été créé autour de ce livre qui convoque autant de choses intimes pour elle que pour les lectrices.