Je pratique à la fois l’écriture littéraire et scénaristique. Pour Au loin, tout est parti de l’idée de la carte interactive, celle qui nous guide via notre téléphone. Cette carte, qui m’aide à m’orienter dans le plus petit des déplacements, qui est devenue un automatisme, une manière de me positionner et me repérer dans le monde. J’avais envie d’interroger l’espace de projection qu’elle suppose. Ce qu’elle dévoile et ce qu’elle cache. Qu’est-ce qu’on y lit ? Qu’est-ce qu’on peut dire du monde au travers d’une carte ? J’ai commencé, par écrit, à raconter des lieux que je ne connaissais pas, juste à partir de leur nom, de leur position GPS.
Un récit en est né. Pour ce projet, interrogeant le lieu autre, j’ai envie de partir à la rencontre de nouveaux espaces, de me projeter dans un ailleurs. Il m’intéresse de confronter et d’expérimenter la démarche du livre avec des élèves de primaire. Ils sont à un âge où, le plus souvent, ils ont été menés par des adultes dans leur déplacement, ils étaient accompagnés. Bientôt, ils exploreront par eux-mêmes le territoire, le découvriront en solitaire, devront se repérer dedans. Il me semble que cette période charnière dans leur rapport à la localisation, au déplacement, est précieuse. J’aimerais voir le monde à travers leurs yeux et que nous concevions ensemble une fiction littéraire à partir de lieux que nous n’avons jamais visité.
Je pratique à la fois l’écriture littéraire et scénaristique. J’ai l’habitude de confronter un moment un projet avant de savoir comment le déployer : sur un écran de cinéma, un dispositif, un livre ?
Pour Au loin, tout est parti de l’idée de la carte interactive, celle qui nous guide via notre téléphone. Cette carte, qui m’aide à m’orienter dans le plus petit des déplacements, qui est devenue un automatisme, une manière de me positionner et me repérer dans le monde. J’avais envie d’interroger l’espace de projection qu’elle suppose. Ce qu’elle dévoile et ce qu’elle cache. Qu’est ce qu’on y lit ? Qu’est-ce qu’on peut dire du monde au travers d’une carte ? J’ai commencé, par écrit, à raconter des lieux que je ne connaissais pas, juste à partir de leur nom, de leur position GPS.
Un récit en est né.
Dans Au loin, une narratrice observe les déplacements d’une amie via une localisation partagée. Elle-même au chômage, maintenue chez elle par la force des choses, elle fantasme une intrigue à travers un point rouge sur son téléphone. À partir de la carte, un polar s’écrit. Comme dans Fenêtre sur cour, dont mon roman est une relecture, la narratrice fantasme au travers d’une carte (comme le personnage de "Fenêtre sur Cour" fantasmait au travers des fenêtres).
Pour ce projet, interrogeant le lieu autre, j’ai envie de partir à la rencontre de nouveaux espaces, de me projeter dans un ailleurs. D’élargir ma géographie. Cela passe pour moi par le déplacement, mais aussi par des rencontres. Il m’intéresse de confronter et d’expérimenter la démarche du livre avec des élèves de primaire. Ils sont à un âge où, le plus souvent, ils ont été menés par des adultes dans leur déplacement, ils étaient accompagnés. Bientôt, ils exploreront par eux-mêmes le territoire, le découvriront en solitaire, devront se repérer dedans. Ils créeront de nouvelles connexions avec l’espace qui les entoure. Il me semble que cette période charnière dans leur rapport à la localisation, au déplacement, est précieuse. J’aimerais voir le monde à travers leurs yeux et que nous concevions ensemble une fiction littéraire à partir de lieux que nous n’avons jamais visité.
Je proposerai ainsi aux élèves de tenter la même expérience que celle de la narratrice du roman : écrire à partir d’un lieu qu’ils ne connaissent pas, à partir de matériau hétérogène : la carte d’abord, puis la carte postale, le récit d’habitants que j’aurais filmé. Voir comment on peut se projeter dans un lieu et construire ensemble un parcours. Il me semble que ce travail soulève, en creux, des problématiques essentielles : comment se positionner dans le monde ? Qu’est ce que l’on projette sur un lieu ? Sur les autres ? Comment interroger les images qui nous sont tendues par les médias ?
Nous travaillerons sur des récits de lieux que nous ne connaissons pas. Chacun écrit un point de ce parcours, comme une nouvelle faisant partie d’un grand tout. Lors de la dernière semaine, nous réunissons nos travaux et les assemblons. Ensemble, nous montons les textes et créons à partir des récits individuels un parcours, de l’imaginaire de l’un à l’imaginaire de l’autre. Ensemble, nous faisons un voyage que nous déployons dans un livre papier, sur l’espace de la page, comme un recueil de cartes. Mon roman se nourrit de ce travail, de leur regard. Il intègre la géographie que nous aurons explorée collectivement.
Par le(s) artiste(s)