Parler-paysage

Parler-paysage est un projet autour de la notion de construction du paysage. En occident, le paysage a toujours été considéré comme un objet que l’on observe, un espace en dehors duquel le corps se tient. À travers sa recherche, Anna Ternon questionne les rapports que les individus entretiennent avec leur environnement naturel, en mettant au centre des récits individuels de natures variées. Elle interroge les habitants des villages environnant et celles.ceux qui reviennent, de façon cyclique, sur le territoire d’origine.  

Pour réaliser ce projet, elle s’implante sur un territoire lié à son histoire personnelle, celui de la Corse. En collaborant avec l’association Providenza, elle développe sa recherche lors de temps d’expérimentation collective avec le public autour de la question suivante : Existe-t-il des liens entre les caractéristiques géologiques d’un terrain et la structuration de la mémoire de celui.celle qui en fait l’expérience? 

Ce projet se positionne comme une étape majeure dans ses recherches sur la construction du paysage. Actuellement artiste-chercheure au sein du programme doctoral SACRe à l’École normale supérieure de Paris, elle interroge les liens existant entre la formation du terrain et la structuration de la mémoire humaine. À travers son projet de thèse - intitulé “Les chantiers du paysage” - Anna Ternon fait dialoguer différents domaines des neurosciences et des géosciences, en collaborant avec deux équipes de recherche de l’Ecole normale supérieure et de l’Institut du fer-à-Moulin.

La première étape du projet a été réalisée entre janvier et juin 2021, à travers une série d’entretiens avec différent.e.s chercheur.e.s pour mieux cerner le rapport qu’ils.elles entretiennent avec leur terrain d’étude - les territoires géologiques pour les uns, les modèles d’expérimentation humains ou animaux pour les autres.

La seconde phase du projet se déroule dans le cadre des résidences du Festival Transat, en collaboration avec l’association Providenza. Les propositions engendrées par ces recherches collectives mènent à la production d’une installation sonore dont la restitution aura lieu en fin de résidence. Cette installation est constituée de récits construits à partir des paroles individuelles récoltées lors de la résidence, ainsi que celles issues des entretiens menés dans les différents laboratoires. Ainsi, l'œuvre est une imbrication des différentes échelles de mémoire liées à un territoire - allant de l’intime au collectif, d’une génération à une autre - ainsi qu’un croisement de paroles personnelles et professionnelles, scientifiques et profanes. Après de nombreuses expériences de transmission auprès des publics, Anna Ternon souhaite expérimenter une façon de faire œuvre commune, en fusionnant les temps de transmission et de production.