En surface

Issue d’un cursus en création industrielle, les enjeux liés à la production sont au coeur du travail de Violette et l’ont amené à se spécialiser dans les techniques des arts du feu et de la terre.

Sa proposition à Création en Cours est un projet sur la dimension narrative des aspects de surface et donnera une attention particulière à la couleur, la lumière et tout ce qui constitue une matière. C’est dans la région volcanique des monts d'Auvergne que Violette porte ce projet. Elle utilisera des minéraux trouvés sur les Monts du Cantal pour amener en classe des registres historiques et fictifs.

En céramique les revêtements relèvent rarement du superflu et qualifient souvent un usage en ajoutant une propriété au tesson, ou bien ils indiquent une localisation ou un savoir-faire. La céramique est un moyen de relire l’histoire des sociétés, et c’est dans cette articulation que se situe le projet. Là où la surface de la matière déroule une histoire. En classe les élèves interprèterons les matières, donneront des intentions aux traces, ils y liront des sortes de capsules spacio-temporelles .

Les céramiques ont cela de particulier qu’elles fusionnent support et finition. Par l’action de la cuisson, la matière se métamorphose et permet de faire se rencontrer des corps étrangers. Ainsi, le plasticien se confronte à la genèse de la matière, et pense la finition, non pas comme superficielle et posée sur une forme mais en accord avec elle. Un revêtement mal équilibré pourrait détruire le tesson, tout comme le magnifier. Plus que décoratif, le revêtement semble pouvoir véhiculer des intentions. Le projet de cette designer est de travailler la relation entre support et finition et d'en extraire une gamme de revêtements céramiques non-nocifs; ce point trop rarement abordé dans le milieu céramique lui semble être une priorité aux vues des tendances actuelles. L'objectif est de manipuler le moins de ressources rares ou toxiques afin d'obtenir une palette de revêtements à faible incidence écologique et sanitaire.